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UOB: enlevé, puis torturé ; Mathurin Ovono Ebé assure qu’il ne lâchera pas son combat

Ayant été victime d’enlèvement et de torture, le 28 juin dernier, Mathurin Ovono Ebé, le président du SNEC-UOB a animé une conférence de presse ce matin à l’université Omar Bongo. Malgré cet énième enlèvement, le syndicaliste assure qu’il ne lâchera pas son combat qui vise l’amélioration des conditions d’apprentissage à la plus grande université du Gabon.

Cette sortie de Mathurin Ovono Ebé avait pour objectif, de restituer les faits, pour éviter tout commentaire. « La première fois, j’ai gardé le silence, mais cette fois j’ai décidé de parler », a t-il  indiqué face à la presse.

Kidnappé le lundi 28 juin dernier, alors qu’il regagnait son domicile à Essassa, c’est dans bus de couleur blanche que les ennuis de Mathurin Ovono Ebè ont commencé. Ensuite dans un autre véhicule, de type 4X4, jusqu’au lieu où il a subi un interrogatoire de la part de ses ravisseurs.

Selon ses explications, cet enlèvement a sans nul doute un lien avec la grève qui secoue actuellement l’Université Omar Bongo, dont le portail a été fermé le 28 juin dernier. Ils m’ont demandé qui était derrière moi, j’ai répondu  mes étudiants et  mes collègues. Ils m’ont posé la question de savoir pour qui je travaille, j’ai répondu pour l’Etat Gabonais. Vous travaillez pour un gouvernement à la con qui ne vous satisfait pas », m’ont-ils demandé.

Après enlèvement et les tortures physiques, l’enseignant d’université affirme qu’il ne se porte toujours pas bien. « J’ai encore du mal à marcher. Les zones torturées se réveillent peu à peu. En montant les marches d’escalier, j’ai eu du mal à me tenir sur les jambes ».

Moralement, « c’est encore difficile. J’ai de la famille et c’est très difficile pour elle ».

« Vos déclarations nous dérangent »

Malgré tout, Mathurin Ovono Ebé affirme qu’il ne cédera pas. « Ce n’est pas pourtant qu’on va céder ». « Nous menons un combat. On me reproche de faire du syndicalisme ». Vos déclarations nous dérangent. Arrêtez de travailler pour un gouvernement à la con, pour Ali Bongo. On n’est pas sûr que c’est lui »,  « m’ont-il dit. Et « pense que c’est une démarche assez idiote ».

« Je n’ai pas le soutien de la hiérarchie »

Ayant été agressé le 28 juin dernier, Mathurin Ovono Ebé affirme que jusque-là, il n’a reçu aucun appel de la tutelle. C’est-à-dire du recteur et du ministre de tutelle. « C’est plutôt moi qui ai appelé le recteur pour lui annoncer mon agression ». La première fois, ça été du matraquage moral. D’ailleurs, à l’époque, Denise Mekam’ne, ministre de l’enseignement supérieur, au sujet de mon agression, un de ses collaborateurs, un collègue, lui avait demandé de ne pas en faire une affaire d’Etat. C’est son collègue qui lui a réglé des comptes, car il est sorti avec sa femme ».

Bis répétita.    « Là c’est Tom, le secrétaire général  du ministère de l’enseignement supérieur, qui appelle le président national du SNEC, et lui demande de ne pas dramatiser, il s’agit d’une affaire privée. J’attends son retour à l’université pour qu’on s’explique », a- t-il prévenu.

Grève du SNEC-UOB

Ayant lancé une grève  qui a été suspendue, le 15 juin dernier, du fait de la satisfaction de certains  « points spécifiques », Mathurin Ovono Ebé se dit surpris d’un tel acte, « alors que nous allons signer un protocole d’accord d’ici peu, un écervelé se lance dans un acte de sabotage ».

« Depuis septembre 2020, nous demandons une année blanche, mais les autorités rectorales préfèrent le  bricolage au lieu de la formation. Avec cet acte , nous ne sauvons pas les enfants, nous les tuons. Ils auront des comptes à rendre », s’est-il offusqué.

 

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