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Football| Haro sur le rafistolage politique du sport !

Le 18 juin dernier, au stade de Franceville, le Gabon a perdu la face à la RDC battu 0-2. Alors qu’une victoire suffisait pour que l’équipe nationale gabonaise composte son ticket pour la prochaine coupe d’Afrique des nations qui doit se jouer en Côte-d’Ivoire l’année prochaine. Il faut attendre une hypothétique victoire du Gabon lors de l’ultime journée contre la Mauritanie en septembre prochain, pour espérer se qualifier. Mais peut-on systématiquement compter sur des un hold-up sportifs au détriment d’une réelle structuration du football national?

Fini la superstition qui a toujours fait croire que l’équipe nationale de football du Gabon ne peut jamais perdre un match au stade de Franceville, dans le Haut-Ogooué. Le Gabon a bel et bien perdu contre la RDC (0-2) qu’il avait battue sur le même stade en 2021 par un score sans appel de 3-0, pour se qualifier à la dernière coupe d’Afrique des nations de football du Cameroun.

D’ailleurs, cette illusion d’une impossible défaite du Gabon à Franceville a même longuement contribué à l’abandon, par les autorités compétentes, d’autres grands stades que compte le pays:  stade omnisports Omar Bongo de Libreville,  stade d’Angondjé à Akanda,  stade Michel Essonghé de Port-Gentil et le stade d’Engong d’Oyem. Toutes ces infrastructures sportives  construites ou reconstruites pour abriter la CAN 2012 co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale et qui ont coûté chers au trésor public gabonais, sont depuis plusieurs années, dans un état de dégradation avancé. Et il va falloir encore plusieurs milliards pour les réhabiliter. A preuve, le stade d’Angondjé à lui seul exige officiellement 2,5 milliards pour sa réhabilitation.

Sur le plan purement sportif, le championnat national mal structuré connaît des arrêts interminables à cause du seul financement de l’état qui n’est pas régulier. Pendant qu’en RDC, les célèbres équipes de ce pays qui participent sans interruption au championnat national congolais occupent la scène continentale. En effet, le Tout Puissant Mazembe, l’As Vita club de Kinshasa et Imana (Daring Club Motema Pembe), pour ne citer que ces exemples, sont parmi les clubs du continents les plus célèbres. Honnêtement, si la seule logique suffisait au football, le Gabon ne battrait jamais à plusieurs reprises la RDC comme c’est le cas ces dernières trente années.

Avec un fort potentiel en termes de joueurs expatriés et ceux qui évoluent au pays, le football de la RDC est sur le papier mieux structuré que le Gabon. Le dernier match entre les deux pays est un indice palpable pour le soutenir. Dans une meilleure organisation, la RDC pourrait revenir à son top niveau des années 70, où l’ancien Zaïre a remporté la coupe d’Afrique des nations en 1974 et s’est qualifié, à la même année, à la coupe du monde en Allemagne de l’Ouest.

La récente défaite du Gabon contre la RDC précédée par celle contre le Soudan, doivent sonner la fin d’une gestion approximative du football longtemps entretenue par un groupuscule qui pense, et tire profit de cette situation,  qu’il suffit de faire le tour du monde pour espérer dénicher les footballeurs aux noms à consonance gabonaise pour constituer une équipe nationale de football. Alors que le principal vivier des talents d’une équipe de football est d’abord national.

Jean-Yves Ntoutoume

 

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