La période électorale au Gabon a toujours constitué un moment d’euphorie où les jeunes sont souvent très sollicités. C’est le cas du dernier enrôlement des électeurs dont l’opération s’est achevée le 11 juin dernier.
Débutée le 9 mai dernier, les observateurs avertis ont constaté un enrôlement très intéressé.
En effet, plusieurs jeunes ont pris d’assaut les centres d’enrôlement pour les besoins de la cause. Non pas que ces derniers ont été convaincus par des messages des pouvoirs publics dans leur campagne invitant les Gabonais en âge de voter d’aller s’inscrire sur les listes électorales, mais la forte présence des jeunes aux centres d’enrôlement était plus motivée par l’appât du gain. En amont, plusieurs personnes jouant l’interface entre les hommes politiques avaient pour mission de contacter les jeunes dans le but de les enrôler et pour ensuite acheter les récépissés de ces inscrits en faveur d’un potentiel candidat aux élections.
C’est-à-dire que l’acte citoyen qui est de s’inscrire sur la liste électorale, est devenu un banal commerce pour une certaine élite politique. Et ça fait longtemps que ça dur.
Dans un pays où la corruption et les détournements des deniers publics sont devenus le sport national, une certaine élite estime que ce n’est pas trop. Pour elle, il faut encore apprendre aux plus jeunes les pratiques de la triche, comme si c’était une vertu. De telle sorte que lorsque ces jeunes qui représentent l’avenir du pays seront aux affaires, ils n’auront plus qu’à mettre en place, à leur tour, ces sales pratiques qui gangrènent le pays.
Jean Yves Ntoutoume
