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Gabon | L’organisation des examens nationaux : ‘’un titre foncier’’ pour les harmonisateurs et secrétariats du bassin pédagogique de Libreville.

Quand « le Centre (Libreville avec ses harmonisateurs et secrétariats…) se taille la part du lion, au détriment de la périphérie (l’intérieur du pays avec ses enseignants et encadreurs pédagogiques) » lors des examens nationaux. Comment en est-on arrivé là ?

Constat

Depuis les prémices de la littérature sur les questions territoriales, le modèle Centre-Périphérie est prédominant et le concept de centre est considéré comme un des plus importants en Economie Spatiale et en Géographie. Il signifie que les territoires s’organiseraient systématiquement de façon hiérarchique selon une dualité entre un Centre dominant et des Périphéries dominées, le centre disposant d’une concentration de populations, d’activités économiques, d’offre culturelle et de lieux de pouvoir. Aussi, depuis plusieurs décennies, l’on assiste à la

 

Jim NDONG,
 © D.R

veille de l’organisation des examens nationaux ( C.e.p.e ; B.e.p.c. et surtout au Bac), à un déferlement ou à une transhumance « des organisateurs spéciaux des examens nationaux » en provenance de Libreville, au moment où l’on parle de l’assainissement des finances publiques. De plus, cette situation devrait être observée de plus près avec une grande attention, étant donné que le déficit budgétaire a atteint des montants record depuis plusieurs années (plus de 7000 milliards du poids de la dette, d’après des statistiques officielles). De même, ce personnel ou ces différents harmonisateurs, secrétariats, Présidents du jury… coûtent énormément à l’Etat en termes de logement, transport, alimentation…

Dans une publication parue dans le site Gabonreview, le 17 Juin 2022 le journal en  ligne met en exergue «la mise à l’écart systématique des enseignants de l’intérieur du pays lors de la distribution de certains postes de responsabilité dans les centres d’examen du Baccalauréat général tels que ceux des harmonisateurs ou secrétariats, comme un problème majeur soulevé par un Professeur d’Anglais du Lycée d’excellence de Franceville ». En clair, le Ministre de l’Education Nationale, Camelia Ntoutoume Leclerc devrait se pencher sur cette énième « injustice professionnelle » qui crée de la frustration ; de la démotivation et surtout un ressentiment profond dans le traitement entièrement à part du personnel enseignant de l’intérieur chaque année lors de l’organisation des examens nationaux, comme si ce dernier était le moins diplômé, le moins compétent ou le moins gabonais par rapport à celui de Libreville

Perspectives

Plusieurs pistes peuvent être explorées pour éviter cette discrimination professionnelle et Géographique », mais également de réduire l’affectation des dépenses exagérées et inutiles lors des examens. Il faut donc opter pour les mécanismes suivants :

– Autonomisation ou décentralisation des commissions d’harmonisation. Les harmonisateurs devraient être choisis dans chaque province – Autonomisation ou décentralisation des secrétariats : création des secrétariats provinciaux

– Renforcement des pouvoirs des Directions Académiques Provinciales (D.A.P.) dans chaque province.

– Réforme de la Direction Générale des Examens et Concours (D.G.E.C.) : définir un mandat de 2 ans ou 3 ans pour les Gestionnaires de cet Organe des Examens. Combattre le phénomène « de la fossilisation des postes d’examen ou de la détention de titres fonciers des examens »

– Audit Général de la D.G.E.C : contrôler les recettes et les dépenses de cet organe. – Rendre le travail d’harmonisation et de Secrétariat rotatif. L ‘idée est de faire bénéficier à un grand nombre d’enseignants des expériences de ces différentes tâches lors des examens nationaux

– Réduire l’écart de traitement professionnel entre le personnel enseignant de Libreville et celui de l’intérieur. En définitive, ces différentes propositions s’inscrivent dans le cadre d’une utilisation efficiente de la main d’œuvre enseignante lors des examens, et surtout d’apporter des réponses concrètes dans l’affectation à bon escient des ressources financières au moment où l’on parle « tensions de trésorerie » dans la Gestion de la chose publique.

Jim NDONG,

Consultant pour le laboratoire Citoyen Gabonais

 

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