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Entretien du mois : « Ce dialogue devra permettre d’associer toute la classe politique, de la société civile et religieuse,  pour décrisper une fois pour tout  le climat délétère qui prévaut dans le pays depuis la fin de la présidentielle 2016 », dixit Jean de Dieu Ekouaghe Anzele,  Président de l’USD

Dans la perspective de sa rentrée politique prochaine, l’Union sociale pour le développement de Jean de Dieu Ekouaghe Anzele dresse le bilan du chemin parcouru par son parti avant de prospecter l’avenir. Lecture ! NB : cet entretien a déjà été publié dans l’Hebdomadaire Le Temps du jeudi 15 avril.

 

Pyramidmédiasgabon : Comment est né l’Union sociale pour le développement dont vous êtes aujourd’hui le Président ?

JDEA : L’Union sociale pour le développement (USD)  est née sous les cendres du bicéphalisme persistant au sommet  de l’Union pour le développement et la liberté (UDL),  au sortir de l’élection présidentielle de 2016,  remportée dans les urnes par le candidat de l’opposition Jean Ping, mais arrachée aux forceps par  le candidat du Parti démocratique gabonais.

En effet, le pays s’est retrouvé pratiquement dans l’impasse, voire au bord de la guerre civile,  en raison des violences post-électorales enregistrées sur le terrain après la proclamation des résultats par le ministre de l’Intérieur puis confirmés par la Cour Constitutionnelle.

En ma qualité d’homme politique et Président de l’Union pour la liberté et le développement de l’époque, j’ai dû me ressaisir en prenant du recul. Parce que je suis d’abord un patriote qui aime son pays, je ne peux pas soutenir une insurrection nationale. Et les jours qui ont suivi ces émeutes, Mr Ali Bongo Ondimba, a tendu la main à toutes les forces vives de la nation, en organisant un dialogue politique inclusif  et sans tabou à Angondjé. Dialogue auquel nous avons pris une part active, même s’il est vrai que les principales résolutions et recommandations tardent toujours à se traduire en acte jusqu’à ce jour. Toutefois, il a permis  d’apaiser le climat politique délétère qui prévalait à l’époque au fur et à mesure que les travaux se déroulaient. Et c’est à l’issue de ce dialogue d’Angondjé que certains membres de l’aile de l’UDL  que je dirigeais et moi avons révisé les statuts et le règlement intérieur pour créer l’Union sociale pour le développement en fin d’année 2017 et dont la reconnaissance officielle définitive du ministère de l’Intérieur existe  depuis le 15 janvier 2018.

Quel bilan faites-vous des deux ans passés à la tête de cette formation politique ?

 Le bilan n’est pas encore élogieux, faute de moyens financiers pouvant nous permettre d’implanter le parti sur le terrain. Au sortir des accords d’Angondjé, la question du financement des partis politiques avaient été largement débattus pour rendre notre système démocratique efficace et vital. Nous avons convenus, à l’unanimité, que tous les partis politiques reconnus devaient bénéficier d’une subvention annuelle de fonctionnement comme cela se faisait par le passé à l’époque de Bongo-père, malheureusement trois ans après la tenue dudit dialogue, la situation est restée en l’état, aucune formation politique en dehors du PDG  ne dispose de moyens de fonctionnement promis par l’Etat,  ce que nous déplorons. Profitant de votre tribune, cette situation ne m’empêche pas de présenter à vos lecteurs l’Union sociale pour le développement (USD), encore méconnu d’une grande partie des Gabonais. Cette formation politique prône la défense des opprimés, la consolidation de l’indépendance nationale, la promotion de l’intérêt économique et de la justice, afin de préserver la paix et la solidarité nationale. Mais aussi, la consolidation de l’état de droit et la présentation des libertés individuelles.

L’USD fait-il parti du groupement des 60 partis qui appellent aujourd’hui à  la tenue d’un nouveau dialogue ?

 Affirmatif ! Puisque la déclaration a été faite au Conseil National de la Démocratie, dans lequel nous sommes membres. Contrairement au dialogue d’Angondjé, Ce dialogue devra permettre d’associer toute la classe politique, de la société civile et religieuse,  pour décrisper une fois pour tout  le climat délétère qui prévaut dans le pays depuis la fin de la présidentielle 2016. Parce que d’un côté le camp de Ping continue de revendiquer sa victoire, et de l’autre celui d’Ali Bongo,  continue de diriger le pays comme si de rien n’était. Et le résultat est là, la situation économique du Gabon est par terre. Parce que les investisseurs ont peur de venir au Gabon,  sans oublier les difficultés éprouvées par les entreprisses locales accentuée par la crise sanitaire du COVID-19. Et notre parti envisage faire une déclaration officielle dans ce sens,  cette fin du mois d’avril 2021,  pour proposer aux gouvernants une riposte contre tous ces maux qui minent le Gabon. Et si nos propositions sont prises en compte, je suis convaincu que nous sortirons le pays du marasme actuel.

                      Propos recueillis  par Rufin Martial Oke Nze

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