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Transition : Pêche en haute mer, le CTRI et la dimension des mailles

Nous sommes au cinquième mois du pouvoir militaire au Gabon, le tabernacle magique a fermé l’un des battants de ses portes gardant en espoir que le deuxième battant ne sera pas rabattu avec violence, vu que le réceptacle embrigadé reste un sanctuaire pas de justes mais de fidèles qui parlent au  » Nous » et non au « Je » et dont le  » Vous » peut être considéré comme équilatéral.

Jamais le paysage socio- politique gabonais n’a autant bougé les lignes des informations tout azimut sauf que, entre vérité et réalité, nous partageons tous, autant que nous sommes, pour pouvoir comprendre. Beaucoup ne savent pas faire la différence entre investigation et enquête, journaliste et animateur, agent de production et reporter citoyen etc.

 Le champ est vaste et capable de contenir le reste mais le fond de la question est qui est qui pour dire quoi à qui ? Question préjudicielle.

Le 30 août 2023, Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d’armes ont déposé Ali Bongo et les siens longtemps rejetés beaucoup à raison et moins à tort par les gabonais, ce peuple a psalmodié Hosanna et les nations du monde ont acté, fin d’une partie. Comme l’être humain est toujours à la recherche du sacré, alors tout le peuple cria Dieu est grand et les autres répondirent en chœur  » Amen ». Comme l’être humain s’interroge toujours, le même peuple se pose maintenant la question de savoir qui est aux commandes du Gabon et veille sur ses institutions ? Pour le profane, il est difficile de faire une lecture exacte : est-ce une figure de clown blanc de clown Auguste  Comme disent les initiés ? L’examination de la figure tutélaire aujourd’hui au Gabon traduit in fine la fin du temps de grâce accordé aux militaires par cette grande majorité du peuple bien que silencieuse mais ô combien analytique, éclectique, sagement et dangereusement peureuse.

Comme l’être humain s’émerveille toujours devant la beauté de l’univers, il s’interroge et s’émeut car, s’émouvoir c’est être humain.

 La transition des militaires a presque bouclé sa lancée de filet à l’avant dernier trou de leur ceinturon avec sa nouvelle prise et pas de moindre, monsieur Alexandre Barro Chambrier, homme politique pondéré et expérimenté, pratique et pragmatique, d’une nonchalance féline qui leurre toujours les non éduqués politiques. Cet agrégé d’économie, dont les partisans aiment à l’appeler par cet anachronisme ABC, arrive toujours à surprendre ses partisans tout comme ses adversaires politiques sur un échiquier d’enjeux presque sans intérêt. Le fils du vieux-jeune premier docteur en médecine gabonais était celui-là qui a su, à un moment où aucun message politique n’était plus audible parce que peu crédible, surtout après l’emmaillotage du leader de l’opposition en 2016 Jean Ping Okoka, Chambrier fut celui-là qui a porté l’estocade au pouvoir déchu, au moment où la chienlit avait pris les manettes du pouvoir. Ces inconfortables, se sont confortablement installés avec délire et arrogance tous crocs dehors.

Alexandre Barro Chambrier a parcouru à plusieurs reprises, le Gabon profond pour redonner confiance et un peu de vigueur à ce peuple désemparé, vidé de tout espoir. Le Président du RPM a réussi à mettre, quelques fois avec force, dans le cœur des gabonais que : Tout n’était pas perdu bien au contraire, que tout était sauf, il ajoutait toujours ce petit grain de sel, pour lui, le Gabon était un pays métaphysique, un pays spirituel avant de laisser place à ce que les gabonais considèrent aujourd’hui comme la prophétie des temps de libération je cite : cette année (2023) vous allez voir au Gabon, ce qui n’a jamais été fait ! Et la suite, tout le monde la connaît pour l’avoir vue.

  Après avoir dit tout ceci, cinq mois après le coup des militaires, les choses ont-elles véritablement changé? Une partie du peuple voudrait bien le croire, mais il en faut plus pour la convaincre dans les mois qui vont suivre car dans ce groupe qui accompagne la transition et son président, l’hybridosphilie semble avoir une place prépondérante dans le système et le peuple, celui qui soutient le CTRI n’aime pas ça ! Certes, n’y a pas que de la pureté dans la politique, mais pas seulement aussi mais que la politique ne soit pas aussi, par définition, un réceptacle d’impuretés. La politique est et reste pour des humains et elle est faite par ces humains-là, alors que les politiques ne cherchent pas à croiser le regard du peuple mais plutôt à le suivre, regarder dans la même direction. Il est temps que le CTRI se raconte son histoire avant que nous ne l’écoutions, le piège étant le narratif de l’esquive genre : le cheval blanc qui est noir.

Jean Hilaire Biteghe Obame, journaliste d’investigations, lauréat international, dunkerque, bull international URTI

 

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