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CNSS| vers une grève du personnel

Fustigeant la décision de l’administration provisoire de procéder à la coupure des salaires du 13 ème mois, la Coalition des syndicats de la Caisse nationale de sécurité sociale a déposé le vendredi 18 novembre dernier, un préavis de grève sur la table de Christophe Eyi, l’administrateur provisoire. Lequel, a obligation de satisfaire les revendications des agents, pour éviter une grève dans les prochains jours.

S’ils compatissent au dernier enlèvement dont a été victime une de leurs collègues, les agents de la Caisse nationale de sécurité sociale, qui attendent les résultats de l’enquête lancée par le parquet de Libreville, ne cachent pas pour autant, leur colère au sujet des dernières décisions de l’administration provisoire.

En effet, dans une note rendue publique, il y a peu, l’administration, pour alléger les charges de l’entité et continuer à satisfaire le paiement de pensions retraites a décidé de procéder à la coupure du salaire du 13 mois. « Au regard des difficultés financières que traverse la CNSS, de son incapacité à faire face à certains de ses engagements, notamment vis-à-vis des bénéficiaires des prestations sociales et des fournisseurs, le Comité de Surveillance et de Contrôle des Organismes de Prévoyance Sociale, en sa session du 20 septembre 2022, a décidé de supprimer le 13ème mois », souligne ladite note interne.

Il n’en fallait pas plus pour que les agents entrent dans une colère noire et fustigent cette décision. Ils l’ont fait savoir, lors d’une assemblée générale « symbolique d’avertissement », le vendredi 17 novembre dernier, au siège de la Cnss de Libreville. De la voix de la Coalition des syndicats de la CNSS, portée par son président, Louis Jocelyn Ngoma, l’administration provisoire n’a aucun cadre légal pour procéder à des modifications de contrat des salariés. « Et le code de sécurité sociale est bien précis. Il n’y a qu’un directeur général qui peut le faire. Nous n’avons pas signé de contrat avec l’actuelle administration provisoire, mais plutôt avec un DG et c’est lui qui devrait modifier les dispositions de notre contrat ». Une occasion ayant permis au syndicaliste de rappeler la procédure. D’abord, « faire l’économie que les questions qui peuvent alléger les charges de l’entreprise, avant d’attaquer la baisse de salaires ».

 « Il n’y a aucun cadre juridique, mais il fonctionne comme un DG, alors qu’il est simplement là pour réformer la maison et non procéder à des actes de gestion ». « Le salaire, c’est le dernier recours quand on a tout épuisé, mais lui, il s’en prend directement à nos salaires. Et cela se négocie avec les partenaires sociaux », rappelle le syndicaliste.

Sauf que Christophe Eyi qui n’a jamais convié cette Coalition sur une table de travail, critique plutôt la légitimité des syndicats. Selon la Coalition des syndicats, Christophe Eyi, « fait la même erreur que la précédente direction. Il fait état des papiers de notre Coalition, alors que nous avons un récépissé. Nous existons depuis 2004 et nous avons toute la documentation nécessaire ».

Précisant au passage, « l’arrêté 147, de l’OIT, dont l’article 27 alinéa 2 » qui souligne que « les employés peuvent virer ou mandater un délégué pour parler en leurs noms, à travers des pétitions ». « Et nous avons fait signer plus de 1000 pétitions en 48 heures. Nous avons donc mandat de parler au nom des tous les agents de la CNSS, sur tout l’ensemble du territoire national ».

Au sujet des coupures des salaires, la Coalition des syndicats, a précisé Louis Jocelyn Ngoma, le problème de la CNSS n’est pas un problème de trésorerie, mais plutôt de structuration. « Nous avons proposé un ensemble de solutions pour réduire les charges de l’entreprise. A la CNSS, il est plutôt question d’un problème structurel. L’AP doit faire le point de tous les centres de coups, sources d’argent de la CNSS, pour avoir une idée globale de la structure, ce qu’il n’a pas fait », souligne le syndicaliste.

Parmi les revendications inscrites dans le préavis de grève, il y a entre autres, « l’arrêt total de toute volonté de modification des dispositions contractuelles de manière unilatérale, notamment le paiement intégral du 13ème mois ; la mise en place d’un cadre du dialogue social conformément aux dispositions de la convention numéro 98, sur le droit d’organisation et de négociation collective ».

Des points que Christophe Eyi doit satisfaire, pour éviter une grève des agents dans les tout prochains jours.

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