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Gabon : les damnés du Covid-19 

Pendant que les pays qui  ont été durement touchés par la pandémie du Covid-19 depuis 2020, lèvent progressivement et de manière significative, les mesures drastiques prises dans la lutte contre sa propagation et que certains pays à l’instar de l’Espagne envisagent de considérer le Covid-19 comme une maladie endémique, au Gabon, malgré une baisse vertigineuse des hospitalisations dues au Covid-19, les mesures demeurent et l’état d’urgence persiste.

La situation épidémiologique du Covid-19 au Gabon,du 31 janvier au 1er février 2022 donnaient les chiffres suivants : 4310 tests réalisés, 2223 nouveaux cas, 421 guérisons, 13 hospitalisations dont 7 en réanimation, zéro décès. Depuis deux ans, le Gabon a enregistré au total 301 décès officiellement dus au Covid-19.

Avec treize hospitalisations dues au covid-19, l’exécutif réunit en Conseil des ministres le 1er février dernier, a quand même jugé utile de proroger de 45 jours l’état d’urgence sur les mesures de prévention de lutte et de riposte contre le Covid-19. Aux antipodes de ce qui se passe dans les pays durement touchés par la pandémie. Depuis le 27 janvier dernier, l’Angleterre a levé la quasi-totalité des dernières restrictions en vigueur et les autorités espèrent que la population va s’habituer à vivre avec Covid-19 comme elle le fait avec d’autres maladies comme la grippe. En France, le calendrier de la levée des mesures sanitaires est en vigueur depuis le 2 février dernier. Quant à l’Espagne et le Royaume, ils sont en phase de considérer la pandémie de Covid-19 comme maladie endémique.

Depuis deux ans, le Gabon est quasiment en état d’urgence permanent, parfois de manière illégale. Le 25 janvier dernier, les parlementaires de l’opposition sont montés au créneau, pour dénoncer le caractère illégal de l’ordonnance prise le 21 août 2021 qui prorogeait de 45 jours l’état d’urgence sanitaire. Finalement, au lieu de 45 jours, les populations ont vécu 180 jours d’état d’urgence jusqu’au 1er février dernier.

Couvre-feu permanent, restrictions permanentes. Quid des libertés individuelles ? Pour le Copil citoyen : «Les parlementaires gabonais composés à plus des deux tiers des élus du PDG, parti au pouvoir, et dont sont membres le président de la République, la Première ministre, le président de l’Assemblée nationale et la présidente du Sénat sont liés par une solidarité partisane visant à faire subir au peuple gabonais toutes les injustices et pressions possibles, tout en leur refusant le droit de savoir comment les centaines de milliards accordés au Gabon pour la Covid-19 sont gérés.»

Pour rappel, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie, le Gabon a obtenu de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine pour le développement 499,222 millions d’euros soit 327.468.000 milliards FCFA. Une enquête parlementaire avait été ouverte pour savoir comment l’argent a été utilisé. Jusque-là, l’enquête, pourtant bouclée depuis de longs mois, est gardée secret par l’Exécutif et le Parlement.

Pendant ce temps, ce sont les populations qui subissent, sans mesures d’accompagnement, et ce, depuis deux ans, les affres dus à la pandémie découverte en Chine.

Nelson Tchimbakala

 

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