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Bassin versant de Nzeng-Ayong : Faute d’entretien, le canal est déjà envahi d’ordures

Réceptionné le 9 novembre dernier, le canal de Nzeng-Ayong croule déjà sous les ordures. Cet ouvrage qui a englouti plus de 12 milliards de francs CFA, pose déjà un problème d’entretien. Malgré l’incivisme des riverains, il se trouve que le tronçon de 1.7 km resté à l’abandon, approfondi un peu plus, cet état de fait. Si rien n’est fait, il risque de se transformer en un dépotoir à ciel ouvert, causant les inondations qu’il est censé solutionner.

La construction du canal de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement, devait en principe, contribuer à la résorption des questions liées à des inondations, tant en intensité qu’en fréquence. Il y a cependant que l’entretien de cet édifice se pose avec acuité au regard de l’incivisme de la population, mais également de l’absence de planification et d’anticipation du gouvernement pour ce genre de problème.

Déjà lors de la réception de l’ouvrage de nombreux questionnement sur l’entretien de cet ouvrage se posaient déjà au sommet de l’administration. Le ministre des Travaux publics (TP), Léon Armel Bounda Balondzi affirmait : «Construire c’est bien, mais entretenir c’est encore mieux», laissait-il entendre. Ce message ne présageait-il pas delà situation vécue aujourd’hui ? L’entretien du bassin versant avec toutes ses composantes n’a, visiblement, pas été prise en compte dans ce projet. Le ministère des TP et la mairie d’arrondissement se rejettent aujourd’hui sur les responsabilités des uns et des autres. Si la mairie se demande avec quel budget devrait-elle s’occuper de cet investissement, de l’autre côté, le ministère affirme qu’il n’a pas de ligne budgétaire affectée à cette tâche. «C’est un jeu de ping-pong auquel se livrent la mairie et le ministère des TP qui a pourtant construit cette infrastructure», déplore un habitant de la zone impacté par le canal.

Faute de solutions, Léon Armel Bounda Balondza appelait, lors de la réception de l’ouvrage, la population au civisme. Malgré cet appel, l’on retrouve déjà dans le canal de vieux frigidaires, des déchets de toutes sortes, de même que l’herbe a commencé à gagner les trottoirs de la ruelle et les abords du canal.

Or, faute d’entretien, d’autres avaries surviendront sur cette structure, impactant tout l’environnement dans le périmètre du canal. Des habitations pourraient donc voir leur architecture s’affaiblir, voire s’effondrer et les pavées se dégraderaient très vite. Surtout que les riverains pointent un doigt accusateur sur l’inachèvement du projet. «Il y a 1,7 kilomètres qui reste pour achever le bassin versant et l’amener vers le bras de mer. Sinon, cet édifice ne sert à rien. Il risque d’être un éléphant blanc au sens où les études n’ont pas pris en compte toutes les dimensions et aspects du projet. Où vont toutes les eaux drainées un fois sorties du canal ?».

Fort de cette situation, les autorités gouvernementales et leurs partenaires techniques et financiers se doivent d’étudier les contours de l’entretien et de l’achèvement de ce projet pour que le gouvernement ne se retrouve encore avec un éléphant blanc entre les mains.

LMA

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