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PDG: la déchéance des Fang de l’Estuaire fait des vagues

Les Fang de l’Estuaire, l’une des communautés linguistiques de la première province et premier vivier électoral du pays, demeurent mal lotis et mis à l’écart dans le partage du gâteau politique par le pouvoir. Malgré sa majorité démographique et son apport politique pour la défense des positions du régime, le Fang de l’Estuaire peine à se mouvoir dans la gouvernance du pays à un niveau élevé.

De nombreux cadres issus de cette communauté pensent, à tort ou à raison, que malgré la ressource humaine de haut niveau dont elle regorge, seuls les strapontins de seconde zone leur sont rarement accordés par le régime. Du coup, il se dégage le sentiment que certains, au sein dans l’appareil du pouvoir, inspireraient des schémas visant la déchéance des cadres de cette communauté socio-linguistique. Le débat fait florès dans les milieux politiques de la province et traduit clairement un climat délétère larvé, y compris au sein du PDG, occasionné par le mécontentement de cette communauté.

 Il ressort en effet que, à l’exemple des communes de Libreville, « Ntoum, Owendo et Akanda où les Fang comptent de nombreux cadres chevronnés, les départements sont quasiment à l’abandon et non pris en compte ».

Et les arguments pour le démontrer ne manquent pas à cette communauté, notamment la frange se réclamant du pouvoir en place. Celle-ci estime discriminatoire l’exercice d’un pas du pouvoir exécutif. Du cabinet du président de la République, en passant par les bureaux des deux chambres du Parlement, le gouvernement, certaines institutions représentatives jusqu’au secrétariat général du PDG et le cabinet politique du Chef de l’Etat, l’absence des cadres Fang reste très perceptible. Comme les enfants du divorce, ils n’ont plus droit à rien et se cherchent désespérément au sein d’un pouvoir qu’ils sont contraints de soutenir sans moyens politiques. Or, dans le même temps, l’on note par exemple le cumul de fonctions importantes chez d’autres communautés qui se taillent la part du lion, y compris dans des postes électifs à l’Estuaire et disposant de moyens politiques. Inutile de dire qu’une telle réalité ne présente aucun gage de sérénité dans le PDG de l’Estuaire à deux ans de l’élection présidentielle.

Il est à craindre cependant, que la descente aux enfers des Fang ainsi dénoncée, fasse le lit d’une opposition radicale grouillant de nombreux anciens barons du régime PDG et issus de cette communauté. Une marginalisation qui, dit-on, a récemment eu le mérite de sortir Paul Biyoghe Mba de sa réserve au cours d’une réunion politique stratégique présidée par Eric Dodo Bounguendza, secrétaire général du PDG, au siège de ce parti à Louis, dans le 1er arrondissement de Libreville. Certaines indiscrétions avancent qu’à cette occasion, l’érudit politique de Bikélé n’était pas allé avec le dos de la cuillère pour exprimer sa désapprobation du traitement marginal réservé aux Fang de l’Estuaire. Chaud devant.

 

 

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