Pyramid Medias Gabon

Editorial: Vous avez dit primes égales performances

Le 5 janvier dernier, l’équipe fanion de football du Gabon, les Panthères, auraient exigé le paiement intégral de leurs primes avant de rallier Yaoundé au Cameroun, afin d’y prendre part à la phase finale de la coupe d’Afrique des nations de football Total 2021, reportée en 2022 pour cause de crise sanitaire.

Faut-il le rappeler, l’avènement du coronavirus et les mesures prises par différents pays, pour endiguer cette pandémie, a contraint la Confédération africaine de football à suspendre les éliminatoires de cette compétition, alors qu’il restait encore quatre journées d’éliminatoires.

Cette exigence des Panthères du Gabon à Dubaï a suscité de vives critiques et nombres d’anti Panthères l’ont même tourné en dérision. Plusieurs de ces réactions lues ici et là dans les réseaux sociaux convergeaient vers le manque de performances de l’équipe gabonaise pour exiger les primes. Et d’autres réactions plus tranchées rappelaient les nouvelles règles établies en République gabonaise, pour désormais bénéficier des primes : primes égales performances, arguaient-t-ils.

D’abord, sur les performances de l’équipe nationale du Gabon, il faut souligner, pour que nul n’en ignore, que le Gabon a été qualifié sur le terrain dans un groupe composé de la République démocratique du Congo, de l’Angola et de la Gambie. Sur le papier, ce n’était pas gagné face à un pays comme la RDC qui a un championnat bien structuré et un potentiel de joueurs incomparable au Gabon. Dans un degré moindre, on peut dire la même chose pour l’Angola. Mais dans ce groupe, c’est la Gambie et le Gabon qui se sont imposés pour arracher la qualification pour cette CAN. Toujours en termes de performances, on peut aussi évoquer les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde de football, où le Gabon a terminé la compétition à la deuxième place derrière l’Egypte et devant la Lybie et l’Angola.

Puisque nous parlons de performances, l’exécutif gabonais qui a pris la décision de ne payer les primes qu’en fonction des performances peut-il montrer aux Gabonais dans quel domaine il excelle aujourd’hui pour s’attribuer les mirobolants fonds politiques qu’il perçoit tout le temps, alors qu’il est incapable de tenir parole sur les promesses faites aux populations ?

Dans un pays où ramasser les ordures ménagères est devenu un véritable casse-tête au point que les poubelles envahissent désormais les rues et autres artères de nos différentes villes, peut-on exiger la performance à ceux qui se qualifient sur le terrain à une compétition ? Nous passons sur les routes en piteux état, les hôpitaux qui manquent du nécessaire et la faillite en matière de distribution de l’eau et de l’électricité…

C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité.

Jean Yves Ntoutoume 

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