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Transition politique : La Restauration n’est pas la révolution …

Le CTRI est le comité pour la transition et la restauration des institutions, ce n’est pas le comité pour la transition et la révolution des institutions. Il y a lieu ici de s’attarder sur les termes restauration et révolution. La restauration c’est une remise en forme de tout l’appareil politico institutionnel du pays ; la révolution est une remise à plat de tout l’appareil politico administratif d’un pays.

Cette double analyse semble nécessaire pour comprendre, en partie, le mode de gouvernance actuel au plus haut sommet de l’Etat.

Depuis quelque temps, une frange notable de l’opinion publique estime qu’une part trop belle est accordée aux militants de l’ancien parti au pouvoir, en ce qui concerne les nominations ici et là. Cela crée un sentiment de frustration chez nombre de citoyens lambda. Dans le film culte de Luchino Visconti ‘’Le Guépard’’, un des personnages dit ceci à propos du changement qui semble se dessiner dans sa contrée « tout doit changer pour que rien ne change.» Cette formule politique ne semble-t-elle pas le mieux correspondre à ce qui se passe actuellement au Gabon ?

Le PDG, tel le phénix, renaît progressivement de ses cendres. Cela fait penser à la période en France de la Restauration où nombre de royalistes revinrent au pouvoir. La monarchie n’était pas entièrement éteinte. Ceux qui s’étaient dissimulés pendant la période de la révolution de 1789, revinrent aux affaires sous le règne de la monarchie tempérée à partir de 1830. Même si comparaison n’est pas raison, ce qui se passe actuellement sous le ciel gabonais ressemble quelque peu à cette période de l’histoire de la France.

C’est vrai, un changement notable est là, palpable. Mais le PDG n’a pas disparu de l’appareil d’Etat. Or, pour une majorité du peuple gabonais, c’est le PDG qui est le principal responsable de la corruption, de la gabegie et de l’immoralité qui a mené le Gabon à la faillite.

Une remise en forme des institutions n’implique pas nécessairement un changement radical des hommes et femmes chargés de la gouvernance. A contrario, une remise à plat, suppose un changement radical et total du personnel politique. Dans un souci d’apaisement et de réconciliation, le chef de la transition semble ne pas opter pour une démarche révolutionnaire. Sa démarche est réformiste, consensuelle, d’où la présence à ses côtés de « pedegistes » bon teint.

Serge Bibang

 

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