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CNOU : Un budget de 20 milliards de Fcfa en 2024

Le directeur général sortant, Jean Noël Eya a dressé un bilan positif de son action triennale, en faisant valoir le regain de crédibilité de cet organisme auprès des banques de la place. S Colonel  Kombé, son successeur, est attendu au tournant.

L’Accompagnement social des étudiants a rarement autant fait couler salive et encre qu’en cette période de Restauration des Institutions de l’Etat. Qui plus est, le Conseil des ministres du 7 février 2024 a décidé d’un changement retentissant à la tête du Centre national des œuvres universitaires !

De fait, il s’agit là d’un  changement d’hommes s’inscrivant dans le « tsuna’ndoum » intervenu dans le secteur de l’Enseignement supérieur public au cours du Conseil des ministres du 07 février 2024. On y relève au fond que presque tous les responsables en fonction, promus sous l’ère du régime déchu, ont été relevés d’autorité de leurs responsabilités respectives.

Au CNOU en l’occurrence, c’est un homme en treillis méconnu du grand public, le Colonel Kombé qui est arrivé  avec arme et bagages.

Il succède ainsi à Jean Noël Eya, en fonction durant les trois dernières années des pseudos « émergents », et dont la prouesse est d’être demeuré en poste durant cinq mois après les évènements du 30 Août 2023. Méritoire !

Toute chose, en soi, qui nourrit l’intérêt partagé de son discours tenu devant son successeur, lundi 13 février 2024, lors de la cérémonie de passation des charges présidée par M. Jacob O. Ombaya, Conseiller technique du Ministre de l’Enseignement supérieur.

« Qu’il me soit avant tout permis, ici, d’exprimer ma reconnaissance aux autorités du CTRI, et au gouvernement de la Transition pour l’opportunité qui m’a été donnée de demeurer cinq mois supplémentaires à la tête du CNOU  » a souligné M. Eya.

A juste titre, car depuis toujours, la direction générale du CNOU est considérée par de nombreux hauts fonctionnaires aux relents de « ponctionnaires » comme un point de chute « juteux »  à conquérir en mobilisant davantage tous les « liens sociaux » possibles.

A cet égard, le directeur général sortant s’est volontiers employé à dresser son bilan tout en faisant acte de pédagogie répétitive.

« Nous ne perdons pas à l’esprit l’état des lieux de l’Institution à notre arrivée en 2020 : un CNOU à l’agonie, restaurants et campus fermés, personnel démotivé à cause des retards de salaires et de primes (…) Les autorités de l’époque proposaient même un plan social pour amorcer sa fermeture « . Autrement dit, le CNOU est de loin et renaît de ses cendres.

Ce faisant, à son départ aujourd’hui, la situation de cet organisme est des plus attractives au point de nourrir tant de convoitises insoupçonnées.

 » Le budget est passé de 1, 8 milliards en 2020 à 20 milliards de FCFA en 2024″.

Mieux, pour la première fois depuis fort longtemps, « le CNOU dispose d’un budget d’investissement  qui va permettre d’améliorer enfin l’offre en restauration pour l’atteinte de la production de 10. 000 plats au quotidien contre 4500 plats à ce jour « . Sans oublier de projeter la réouverture et l’expansion des campus.

Au-delà, il y a davantage dans ce discours rétrospectif, les attributs d’une vision moderniste d’une institution dont il a pris grand soin d’élargir son portefeuille clients, en y ajoutant partenaires stratégiques inédits.

Autant que l’on sache, alors que depuis sa création jusqu’en 2019, les fournisseurs du CNOU étaient pour la plupart des opérateurs économiques et affairistes syro-libanais avec leurs tentacules multiformes, sous son leadership, le CNOU s’est ouvert aux PME gabonaises en matière d’approvisionnement en vivres frais et boitage.

« Nous comptons une quarantaine de PME gabonaises pour un chiffre d’affaires de plus de 3, 5 milliards de FCFA réalisé depuis 2021 » a indiqué Jean-Noël Eya.

Au final, le moins que l’on puisse relever est que la gestion pragmatique récente du CNOU était fondée sur la promotion  effective d’un   » patriotisme économique » authentique dans le secteur de la restauration des étudiants.

Cette vision prospective défendable, à l’origine de la mise en place d’une Commission d’experts nationaux chargée d’étudier l’utilisation des produits alimentaires locaux dans la restauration des étudiants à l’échelle de pays,  est à la fois innovante et courageuse.

Ce Rapport sera finalement remis au Colonel Kombé dans les prochains jours. Et ce document stratégique devrait lui servir de bréviaire supplémentaire pour persévérer dans cette voie réformiste et approfondir le modèle économique en vogue, à côté de la feuille de route du cabinet du ministre.

Cette orientation triennale développée méthodiquement coïncide, in fine,  avec la vision politique des autorités militaires CTRI.

Jean Christian Kombila

 

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