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Mairie de Libreville |Recrutement massif des fonctionnaires

Jamais le mandat d’un maire n’a été aussi tourmenté que celui de l’actuel occupant de l’hôtel de ville. En une mandature, il y a eu déjà deux maires évincés et un 3ème qui ne comprend rien de la gestion municipale. Et pour cause, ce sont des fonctionnaires et des agents du privé qui occupent les hautes fonctions et dictent leur loi dans cette institution, au détriment des agents municipaux sans  plan de carrière.

Christine Mba Ntutume ira-t-elle au bout de ce  mandat ? Plusieurs Gabonais pensent que non. Et pour cause,  cette dernière est à la tête de la mairie de Libreville suite à la détention de Léandre Nzué et à la démission forcée d’Eugène Mba. Elle a donc atterri à la tête de la première municipalité du Gabon, comme un cheveu dans une soupe. Conséquence, de nombreux couacs sont régulièrement constatés au sein de l’administration municipale.

Départ sans conditions des fonctionnaires

L’état actuel de la mairie de Libreville est tel que les agents municipaux ont décidé d’en découdre avec leur édile. Premier point de leurs nombreuses revendications: le départ, sans conditions, des fonctionnaires nommés à de hautes fonctions et en parfaite illégalité avec les textes qui régissent le fonctionnement de la mairie de Libreville. Il s’agit ici des fonctionnaires nommés par arrêté du maire de Libreville, sans l’approbation du Conseil municipal, comme l’indique l’article 92, « fixant les conditions de gestion  du personnel de la commune de Libreville ». Lequel, indique également que la nomination ou le recrutement d’un « fonctionnaire à la demande d’une autorité supérieure est sous réserve de l’acceptation du conseil municipal ». Un conseiller municipal, pourtant du PDG, rétorque, « nous n’avons jamais été associés à la nomination des fonctionnaires ».

Toute chose qui a pour conséquence : une masse salariale dépassant le plafond établi. Car, comme l’indique l’article 93 du même arrêté, « les fonctionnaires de l’Etat appelés à servir à la commune de Libreville sont intégralement pris en charge par le budget de la municipalité ». Or, dans les budgets votés par les conseillers municipaux, aucune rubrique n’est prévue à cet effet.

Sur ce point, l’article 94, est un peu plus explicite,  « les fonctionnaires de l’Etat visés par l’article 92, sont acceptés sous réserve des emplois disponibles et des crédits budgétaires ouverts à cet effet par le conseil municipal ».  Un paradoxe, alors que la mairie de Libreville regorge des diplômés et des hauts cadres capables d’occuper des fonctions de directeur général, directeur adjoint, chef de service, inspecteur général municipal, entre autres. Mais c’est le contraire qui se produit. Pendant que leurs collègues fonctionnaires occupent des bureaux feutrés, ces derniers se tournent les pouces dans les couloirs à longueur de journée.

Lors de son passage, Jean François Ntoutoume Emane avait signé un partenariat avec les grandes écoles, EPCA, ENA, Institut national des sciences de gestion, pour ne citer que celles-là. L’ambition, était de former les agents municipaux, afin que ces derniers aient un plan de carrière et donc capable d’occuper des hautes fonctions dans leur administration. Madame OssouckaRaponda, alors Maire de Libreville, avait emboîté le pas, en travaillant et nommant les agents municipaux à des hautes fonctions. D’où l’excédent de 27 milliards laissé par cette dernière dans les caisses de la Mairie.

Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les fonctionnaires sont nommés et dictent la loi aux agents municipaux. Malgré la colère des agents municipaux, Christine Mba Ntutume a récemment fait nommer un fonctionnaire de l’ANNUTTC, comme directeur général des services techniques. « Le but est d’écarter les agents municipaux de la gestion de leur administration », fustige un cadre maison.

 Quid du plan de carrière de l’agent municipal ?

Aucun agent municipal aujourd’hui ne peut déterminer son évaluation. Pourtant, l’article 83,  de l’arrêté  fixant les conditions générales d’emploi des personnels de la commune de Libreville, indique que ; « tout agent municipal, quel que soit son grade ou sa fonction, est soumis à une notation et à une évaluation annuelle par les autorités de sa hiérarchie ». Dans ce même arrêté, l’article 84, laisse entendre, « qu’il est attribué annuellement une note chiffrée, suivie d’une appréciation générale exprimant sa valeur professionnelle ».

Quant à l’article 85, il indique que ; « les notes d’appréciations chiffrées attribuées à l’agent sont portées à sa connaissance et à sa demande. Cette communication est, en tout état de cause, une obligation, lorsque l’agent est traduit devant le conseil de discipline ou sollicite un avantage professionnel ».Or, ici, au regard du pourrissement observé, aucun agent municipal ne peut se prévaloir d’une note ou d’une évaluation. En un mot, ne peut espérer accéder à un poste de responsabilité de son choix.

Dans ce cas, le rôle de l’agent municipal se limite à la vente des timbres et aux contrôles  dans les coins et recoins de Libreville.

 

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