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Gabon : Noël avec des tas d’immondices

Reprise par l’Etat gabonais à la hauteur de 100 %, la société de gestion des ordures dans le grand Libreville éprouve tout de même d’énormes difficultés à remplir son cahier de charge. Elle fait face à un problème de logistique depuis 2014. Et voilà un autre noël avec des états des immondices.

Clean Africa, va-t-elle mettre la clé sous le paillasson ? C’est devenu la grande question à Mindounbé dans le cinquième arrondissement au siège social de cette entreprise. Reprise totalement par l’Etat gabonais à la hauteur de 100 %, l’entreprise née des cendres de la Sovog peigne depuis deux ans, du moins depuis le départ d’Averda à décoller. Présence des ordures régulièrement dans le grand Libreville, absence de matériel, retards de carburant et de salaires sont devenues légions.

Conséquence, Libreville et ses environs sont envahis par des ordures. Selon une source bien introduite de la société, Clean Africa ferait face à une absence de logistique. « Le parc est vieillissant ». « Nous attendons le matériel depuis lors, mais rien n’arrive. Malgré ce manquement, nous travaillons ».
Ce n’est pas tout. En plus de problèmes de logistique, une autre source, tance, et met en lumière les problèmes de trésorerie que connaît l’entité. Toute chose qui occasion des retards de salaires et de carburants. « Nous travaillons également dans de très mauvaises conditions. Nous faisons dans la gestion des ordures, notre travail nécessite une consultation régulièrement chez un médecin, mais non », déplore cet interlocuteur.
La gestion des ordures aux mairies d’arrondissement

En plus des difficultés liées à un problème de budget, l’autre point qui pourrait précipiter la fermeture de Clean Africa, est cette décision du ministre d’Etat, Lambert Noël Matha, de confier désormais la gestion des ordures aux mairies d’arrondissement.
C’est pourtant connu de tous. La gestion des ordures a toujours été une affaire des collectivités. A l’époque de Sovog, l’entreprise de ramassage et valorisation des ordures avait un partenariat avec la mairie de Libreville et dont le budget était évalué à environ 3 milliards l’année. Mais avec Averda, les choses se passaient autrement. L’entreprise rendait des comptes directement au gouvernement ou à la présidence de la République. La suite est connue. Incapable de régler ses factures évaluées à plusieurs milliards, elle a été accusée d’avoir surévalué ses prestations. Averda a plié ses bagages et partie, laissant derrière elle, un personnel et de charges qu’elle n’a pu payer jusqu’à ce jour. « Il faut laisser les collectivités locales gérer ce dossier !» , disait un ancien élu municipal.

Le ministre de l’Intérieur a voulu réparer cette erreur. Mais la méthode de Lambert Noël Matha, est plutôt nuisible. « Bien qu’étant le patron hiérarchique des municipalités du Gabon, depuis quand un ministre s’est-il immiscé dans la gestion des collectivités locales ? », s’est-il interrogé un conseiller municipal.
Faut-il le rappeler, chaque municipalité est gérée par un maire central, appelé également président du Conseil municipal. Et les maires d’arrondissement sont sous sa tutelle. « C’est au maire de la commune, en tant que président du Conseil municipal, de confier, s’il le souhaite, avec l’accord des conseillers municipaux, telle ou telle tâche à tel ou tel maire d’arrondissement », explique notre interlocuteur.
Chose curieuse depuis que cette décision a été prise, les tas d’ordures ont envahi Libreville et ses environs. Une équation qui pourrait davantage s’éterniser, à quelques pas des fêtes de Noël et du nouvel an, où la consommation occasionne forcément des déchets en grande quantité.
Nous avons, pendant que nous mettions sous presse cet article joint, la direction, qui a promis, nous rappeler, mais en vain.

 

 

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