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Gabon-Médias : Non, l’Opam n’est pas politique !

Depuis l’élection d’un nouveau président à la tête de l’Organisation patronale des médias (OPAM), les commentaires et autres articles de presse pleuvent. Certains présentant l’Opam comme étant un « lobby médiatique », d’un camp politique, notamment celui de l’opposition. Une hérésie !

 Depuis ces quatre ans d’existence, l’Opam n’avait jamais suscité autant d’intérêt qu’après l’élection de Télesphore Obam Ngomo au poste de président de cette organisation patronale, le 4 septembre dernier à Lambaréné. C’était à l’occasion d’une Assemblée générale élective.

Créée en juin 2017, l’Opam s’est fixée les objectifs suivants: promouvoir; développer et défendre les intérêts des médias privés du Gabon, pour leur viabilité; promouvoir le partenariat entre les pouvoirs publics, les organismes internationaux et l’Opam; « entretenir les relations avec les collaborateurs des médias membres de l’Opam et être à l’écoute de leurs préoccupations; favoriser le développement d’une presse professionnelle, par l’organisation des manifestations permettant d’encourager et de primer les organes ou les professionnels des médias avec le concours des partenaires ; mener des réflexions sur des stratégies de développement des médias ; organiser des formations de perfectionnement et des membres avec l’aide des partenaires ; prendre part et de favoriser le débat démocratique par l’organisation des café presse et autres émissions de débats contradictoires » (article 5 des statuts de l’Opam).

Comme on peut le constater, il n’y a donc aucune connivence avec un quelconque bord politique. Ce, d’autant plus que l’organisation compte en son sein les organes de presse de lignes éditoriales diverses.

Et le préambule des statuts est encore plus clair : « Conscients des enjeux auxquels font face les médias privés du Gabon dans un monde en perpétuelle mutation, les responsables et promoteurs des médias libres (audiovisuel, presse écrite et en ligne) du Gabon, ont estimé que seule une fédération peut mieux défendre et garantir leurs intérêts à leur environnement. D’où la création de l’organisation patronale des médias du Gabon. » Ici,  l’Opam ne contrôle aucune ligne éditoriale d’un journal membre de cette organisation. Et aucune disposition statutaire ne donne la possibilité au président ou au bureau de l’Opam d’influencer la ligne éditoriale d’un journal de l’organisation. Dire le contraire relève de l’ignorance des textes de l’Opam. A défaut de la mauvaise foi.

Regroupée, la presse gabonaise a déjà obtenu quelques batailles, la plus emblématique étant l’obtention de la subvention de l’État à la presse écrite. Car, au lendemain du prix remporté par le bimensuel Misamu à Genève en Suisse, une journée de réflexion des éditeurs de presse en 2000 avait abouti à une série de recommandations parmi lesquelles la subvention de l’État à la presse écrite. Proposée aux pouvoirs publics, cette recommandation avait été approuvée par Omar Bongo et son gouvernement et une loi a été initiée et votée dans ce sens par le parlement. Depuis 2003, cette subvention est effective. Même l’enveloppe initiale (500 millions) a considérablement diminué.

C’est dire si plus unie et mieux organisée, la presse peut obtenir le marché publicitaire et d’autres soutiens de l’État et des partenaires au développement. Afin de mettre en place un modèle économique viable et fiable des entreprises de presse. L’avenir du secteur en dépend.

Jean Yves Ntoutoume

 

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