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Bicig : un ex agent porte plainte pour non assistance à personne en danger

Pour n’avoir pas rempli convenablement les tâches auxquelles il était « illégalement astreint », le Banque internationale de commerce et de l’industrie du Gabon a procédé au licenciement de son responsable d’exploitation informatique, le 18 août 2018.  Ce dernier a porté plainte au tribunal judiciaire de Libreville pour « traite des êtres humains ».

Rodrigue Angoué Malekou, c’est de lui dont il s’agit. Ingénieur en informatique, il est recruté le 15 avril 2014 par la Banque internationale du commerce et de l’industrie du Gabon, comme responsable de l’exploitation informatique.

 Seulement voilà, dans une plainte qu’il a  adressée au président du tribunal judiciaire de Libreville, le 24 mars dernier, il indique avoir travaillé durant 5 ans, sans cesse, et surtout effectué des tâches supplémentaires, en dehors des horaires contractuels couvrant son temps de travail hebdomadaire. Ce, fait-il savoir dans sa plainte, « en violation flagrante des règles sur les autorisations requises à cet effet, et de l’obligation des contreparties en numéraires ».

Selon ses explications, son employeur le faisait travailler comme pupitreur, « en sus de mes fonctions contractuelles ». Pourtant, sa direction avait engagé des pupitreurs pour cette tâche. Entendez par Pupitreur, « un technicien  chargé de suivre le fonctionnement d’un ordinateur ».

« L’astreinte, dont j’ai été chargée de façon permanente et continue durant  5 ans, consistait à intervenir en cas d’incident signalé par les pupitreurs dans les agences ». Toute chose qui obligeait  l’informaticien à faire la veille aux heures où son contrat indiquait le repos. « L’action consistait donc à ce que je puisse me rendre à tout moment sur les lieux pour une intervention. Il suffisait d’un coup de fil », fait-il savoir au président du tribunal.

Ses horaires d’astreinte : « du lundi au vendredi ; de 15h30 à 7h30 du lendemain soit 16 heures d’astreinte par jour ouvrable. Samedi, dimanche et jours fériés : de 7h30 à 7h30 du lendemain, soit 24 heures par jour. Le tout fait une durée hebdomadaire de 128 heures, et ce sur 5 ans », peut-on lire dans sa plainte. « Les circonstances qui entourent ces faits sont que lesdites heures d’astreinte n’ont jamais été conformes à la Loi, ni même au contrat », relate-t-il.

Son licenciement

Le 18 août 2018, il est remercié par son employeur, pour  « manquements constatés pendant l’astreinte au pupitre ». Parmi ces manquements, il y a entre autres ; « le défaut  d’exécution des purges, l’exécution tardive de l’intégration des fichiers BICIG Mobile et perte du planning quotidien ». Ces manquements soulignés,  « relèvent absolument des tâches n’entrant nullement dans l’objet du contrat qui me liait à la Bicig, et relèvent par là même une mise à la disposition de la Bicig en contrepartie de promesses de rémunération jamais tenues, qui ont permis à mon employeur de me soumettre à des conditions de travail indignes, lesquelles m’ont occasionné des problèmes de santé ».

Selon lui, plusieurs de ses chefs hiérarchiques étaient au fait de cette situation, mais ont gardé  silence, « hormis des menaces verbales de licenciement ». L’attitude passive de « mes chefs hiérarchiques  est indubitablement constitutive du délit de non- assistance à personne en danger ».

L’informaticien réclame aujourd’hui à son ancien employeur, au titre de dommages et intérêts, une somme de 50 millions.

A suivre.

 

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