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Fraude à l’Éducation nationale : Mouguiama Daouda reste droit dans ses bottes

Après de nombreuses fraudes avérées et commises par certains chefs d’établissements, lors de l’élaboration du fichier du baccalauréat, le ministre de l’Éducation nationale et de l’Instruction civique et sa ministre déléguée, Camélia Ntoutoume Leclercq, ont décidé d’assainir la maison. Critiqués par les partenaires sociaux, les membres du gouvernement ont entretenu la presse à ce sujet.

C’est au total, une bonne brochette des responsables d’établissements, proviseurs et autres censeurs qui ont été sanctionnés par les autorités de l’Éducation nationale. Avec eux, au moins 1000 élèves qui ont été retirés du fichier définitif du baccalauréat, session 2019-2020. Ces derniers n’auront pas la possibilité de passer ce précieux sésame cette année. Et pour cause, à en croire les responsables dudit ministère, ils auraient fourni des faux bulletins de passage en classe de terminal. Et ce, avec la complicité des responsables des établissements sanctionnés. Cette sanction fait suite à la décision n°000004, datée du vendredi 7 août 2020 et signée du ministre Patrick

Daouda Mouguiama, portant : « Sanctions des établissements privés ayant produit de faux bulletins ou ayant des élèves inscrits sur cette même base et des chefs d’établissements, enseignants, personnels administratifs et élèves de classe de terminale ayant procédé à des inscriptions non-conformes à la réglementation en vigueur ».

Il faut dire que cette vaste opération a débuté depuis le mois de février dernier par la Direction générale des examens et concours. « A cette période aussi cruciale pour la stabilisation du registre du baccalauréat, plusieurs irrégularités sont constatées », a avoué le ministre. Il s’agit d’un vaste réseau de fraudes de bulletins. C’est-à-dire des bulletins non-conformes, et autres faux documents qui ont été remis par plusieurs responsables d’établissements pour validation.

S’agissant des faux bulletins par exemple, un logiciel avait été mis en place à l’Éducation nationale, pour contrôler la fiabilité de ce précieux document. Chaque bulletin, selon le ministre, a un code-barres, qui permet d’identifier le faux du vrai bulletin. Un logiciel vomi par les responsables des établissements.   

« Nous avons décidé de sanctionner les élèves y compris ceux qui ont dénoncé ce réseau et les responsables d’établissements. On peut même initier des actions en justice, car il y a eu faux et usage de faux », s’est indigné Patrick Daouda Mouguiama.

L’année dernière, explique le membre du gouvernement, « un jury parallèle du baccalauréat a été démantelé au lycée Paul Indjendje Gondjout. Les sanctions prises contre son responsable n’ont pas pu dissuader les autres. Alors force restera à la loi ». « Beaucoup de gens n’ont pas compris l’exigence de qualité réclamée par le président de la République ».

Fermeture des Prépas Bac

Après le démantèlement d’un vaste réseau de fraude au baccalauréat, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de la fermeture des prépas bac. Pour le ministre Patrick Daouda Mouguiama, aucune reconnaissance juridique n’est attribuée à ces établissements.

Depuis des décennies, plusieurs compatriotes, enseignants pour la plupart, avaient mis en place des structures pour un soutien des élèves en classes d’examen, notamment BEPC et BAC. Il se trouve aujourd’hui que le but visé par ces responsables était de se remplir les poches, en procédant de manière frauduleuse à la délivrance de faux documents.

L’avenir des enfants bafoué avec leur complicité

Déjà défaillant, le système éducatif gabonais vient davantage de s’enfoncer dans l’abîme, avec la complicité de certains responsables de l’Éducation nationale, des établissements, des élèves et des parents d’élèves. Sans omettre certains gouvernants du pays qui sont aux affaires. Ces derniers imposent que certains noms de leurs enfants soient inscrits sur le fichier du bac, sans dossiers fiables.

Résultats des courses, le Gabon se retrouve, aujourd’hui, avec des diplômés au rabais qui ne sont pas prêts à prendre le relais de leurs aînés.   Mais Mouguiama reste droit dans ses bottes. Il serait même capable de laisser sa peau.  

 

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