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Gabon/Médias publics : la télévision et le choix du black-out

Ces derniers temps, les téléspectateurs de Gabon 1ère, constatent, pour le regretter, que la chaîne de télévision publique généraliste du groupe Gabon Télévisions, excelle dans l’esquive d’une certaine actualité pourtant brûlante. De l’arrestation du maire de Libreville en passant par la forte présence, le 25 octobre dernier,  des forces de défense et de sécurité aux abords des églises empêchant, parfois aux coups de gaz lacrymogène, les célébrations eucharistiques, tel que décidé par la conférence épiscopale le 4 octobre dernier à Oyem, dans le nord du Gabon.

«Ce n’est pas normal qu’une chaîne de télévision publique se taise sur une actualité aussi brûlante. J’étais devant la télévision au soir du 25 octobre 2020, pour suivre le journal de Gabon 1ère. J’ai été déçu de constater que cette chaîne de télévision n’a rien dit sur cette journée chaude  où les fidèles, derrière leurs prêtres, faisaient face aux policiers aux abords des églises », a fustigé  B.A, fonctionnaire habitant le quartier Nzeng-Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville.

Dimanche 25 octobre dernier, la décision prise par la hiérarchise de l’Eglise catholique d’ouvrir ses paroisses, ce dimanche-là, s’est heurtée à la forte présence, aux abords, voire à l’intérieurdes paroisses. La vielle, le gouvernement avait réquisitionné les forces de l’ordre pour empêcher l’ouverture des lieux de culte qu’il a décidé pour le 30 octobre 2020. Toute chose qui n’a pas découragé fidèles et prélat à se retrouver devant leurs paroisses pour un rituel symbolique. Ces faits avérés n’ont jamais été traités et diffusés par la rédaction de Gabon 1ère, chaîne de télévision de service public.

Un peu plus d’un mois avant, la rédaction de la même télévision située en face de l’hôtel de ville, est restée muette sur la convocation, suivie de la garde à vue, du 10 au 12 septembre 2020, avant son incarcération, du maire de la commune de Libreville Léandre Nzué. Doit-on croire que la chaîne de télévision a fait délibérément le choix du black-out sur certains dossiers qu’elle juge gênants ? Si tel est le cas,  c’est que le droit du public à l’information est systématiquement bafoué par la première chaîne de télévision publique gabonaise.

A l’heure des nouvelles technologies de l’information  et de la communication, avec son corolaire des réseaux sociaux, faire le choix de taire les faits avérés fait le lit des journalistes citoyens, ces «citoyens reporters » qui volent progressivement la vedette au journalisme traditionnel dans des pays où les ‘’vrais’’ journalistes s’auto censurent. C’est ce qu’on a vécu le 25 octobre dernier, où plusieurs vidéos relatives aux manifestations de ce Jour-là ont envahi la toile.

Quid de la redevance audiovisuelle ? Cette manne récoltée auprès des citoyens abonnés sur les chaînes câblées, à hauteur de 500 FCFA par abonnement, ne donne-t-il le droit aux contribuables de réclamer des programmes dignes de ce nom ? A l’allure où les télévisions publiquesfont à leur guise, sans tenir compte du public, donc du contribuable, ce dernier ne peut-t-il pas être  tenté de remettre en cause la fameuse redevance qui semble devenir une prime à la paresse ? Wait and see.

Nelson Tchimbakala

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