Dans une dénonciation relatée sur les réseaux sociaux par le secrétaire général de l’Union des personnels de santé et assimilés (UPSA), Serge Ndomba, ce dernier expose les dysfonctionnements graves et des pratiques peu orthodoxes au sein de la morgue du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). La situation de la morgue du Chul est alarmante.
Par Sydney Nkwele
Construite pour n’être qu’une simple unité de conservation, la morgue du Chul s’est cependant muée en unité de traitement de corps, sans infrastructures adéquates. Cette mutation défaillante présente un véritable danger environnemental grave. L’environnement est directement impacté par les activités de traitement de corps qui se passent au niveau de la morgue du CHUL. L’absence d’infrastructures ou de moyens de traitement des eaux usées entraîne une pollution directe des nappes phréatiques et de l’environnement marin, mettant en danger la santé publique, « Nous n’avons pas de fosse septique au niveau de la morgue. Tout ce qui est utilisé ici, dans le traitement des corps, est rejeté directement dans les canalisations qui aboutissent à la mer» a indiqué Serge Ndomba.
Cette situation alarmante et inquiétante pour l’environnement a pour conséquences immédiates, la pollution des nappes phréatiques et de l’environnement. C’est un véritable danger de santé publique. Le SG de l’UPSA tire la sonnette d’alarme en appelant ainsi à des mesures urgentes : «Il va falloir trouver une solution pour arrêter cette situation qui n’honore pas la santé publique. Nous ne pouvons pas continuer à polluer l’environnement de cette manière».
Outre la mutation fonctionnelle problématique de la morgue du ChuL, celle-ci est sujette à une gestion opaque et irrégulière. La gestion de la structure est assurée par un entrepreneur privé expatrié, une gestion source de controverse.
Pour Serge Ndomba, l’entrepreneur ne disposerait ni d’agrément officiel ni de diplômes reconnus, ce qui remet en cause la légitimité de ses activités.
S’agissant des tarifs pratiqués à la morgue du Chul, ceux-ci sont nettement supérieurs à ceux des établissements privés ou des pays voisins comme le Cameroun, où la nuitée est plafonnée à 3 000 francs CFA, à la morgue du Chul une nuit de conservation est facturée à 12000 franc.
Encore mieux, les familles endeuillées sont contraintes d’utiliser les services de cette morgue pendant un minimum de trois jours, même lorsque cela dépasse leurs capacités financières. Cette situation aggrave la détresse des familles ayant déjà supporté le coût des soins hospitaliers souvent infructueux.
«Nous avons interpellé cet entrepreneur à plusieurs reprises pour qu’il justifie ses qualifications. Il n’a jamais répondu. C’est inadmissible qu’un non-national opère dans des conditions aussi floues, alors même que des Gabonais compétents ne bénéficient pas des mêmes opportunités. Ce n’est pas normal que des installations financées par l’argent des contribuables imposent des tarifs aussi élevés», a déclaré le SG de l’UPSA.
L’UPSA interpelle les autorités de la transition et les invite à réagir fermement sur le sujet de la morgue du Chul. «Il est temps que le président de la République prenne des décisions fermes sur la situation de cette morgue et des autres établissements similaires», insiste Serge Ndomba. Il en va de la santé des gabonais et de leur dignité. A qui profite la situation scandaleuse de la morgue du Chul, décriée par l’UPSA ? Wait and see.