Le secteur pétrolier gabonais pourrait connaître à la fin du mois d’août des perturbations. C’est en tout cas la grande annonce faite en début de semaine par l’Organisation des employés du pétrole. Laquelle a annoncé lors une conférence de presse, les manœuvres consistant à saboter la Commission pour le Dialogue Social dans le Secteur des Hydrocarbures, initiée par le président de la Transition, par « le cartel pétrolier gabonais », à savoir l’Union pétrolière gabonaise.
Par Boris Biyoghe
L’Organisation nationale des employés du pétrole a dénoncé, dans le cadre d’une conférence de presse tenue le mardi 06 août dernier, des actes de sabotage de certains directeurs généraux, membres de l’Union pétrolière gabonaise. En effet, pour améliorer les conditions de vie et de travail des employés Gabonais dans le secteur des Hydrocarbures, un arrêté 024, avait été pris par le président de la Transition, le 16 avril dernier. Cet arrêté porte création, attribution et organisation de la Commission pour le dialogue social, dans le secteur des Hydrocarbures.
Refus de signer le procès-verbal des travaux
Les travaux débutés en mai dernier, ont duré deux mois et sans anicroches, en présence de toutes les parties, c’est-à-dire, les représentants de l’Onep, ceux de l’Upega qui comprend le patronat pétrolier et des représentants de la présidence de la République et du gouvernement. Seulement, au moment de la signature du protocole d’accord, les représentants de l’Upega, dont sa présidente, qui a pourtant participé à la rédaction du procès-verbal, n’a plus signé les conclusions sanctionnant les travaux. « Il y a eu une volte-face des directeurs généraux des principales sociétés, membres de L’UPEGA sabotant ainsi toutes les avancées. La présidente de L’UPEGA, assistée des représentants de chaque entreprise, a participé à la rédaction de l’ébauche du Procès-verbal tripartite, mais sous la pression du noyau dur de ce cartel, le mandat de signature lui a été dénié par les puissants DG dudit cartel », a fait savoir le secrétaire général de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet.
Garder les employés gabonais dans la précarité et menace de grève
Selon le patron de l’Onep « le Cartel pétrolier gabonais a comme modus operandi se livrer à une déstabilisation perpétuelle avec comme principaux arguments de poids, la menace des investissements et des emplois ». La déstabilisation perpétuelle fait allusion par l’Onep, consiste pour le patronat pétrolier gabonais, « à maintenir en continu de fronts sociaux et le freinage systématique de toute amélioration des conditions sociales des travailleurs ».
Selon les explications de Sylvain Mayabi Binet, les points qui fâchent ce ‘’cartel pétrolier gabonais’’, sont entre autres, « la fin de l’exercice de sociétés de prestations qui utilisent les Gabonais sans respecter les conditions de l’embauche directe des employés gabonais pour au moins deux ans ; la fin des activités des étrangers qui ne remplissent pas les conditions ». toute en indiquant que : « Nous sommes dans un nouveau Gabon et certains DG pensent qu’ils peuvent encore exploiter les travailleurs gabonais comme des esclaves et piétiner les lois gabonaises ».
Dans leurs manœuvres consistant à garder les employés gabonais dans la précarité, mais en réalité, il n’en est rien, l’Upega, prône des grands principes d’éthiques, d’équité, de diversité et d’inclusion. « Mais en réalité, dans des pays comme le nôtre, le cartel promeut des mercenaires RH ayant pour mission d’exploiter toutes les faiblesses réglementaires et de baisser continuellement les coûts du personnel, quitte à contourner les lois et frôler l’indécence et l’inadmissible. Cette mercenaire RH a régulièrement l’outrecuidance d’argumenter devant les autorités, pourquoi ils ne veulent pas appliquer les lois gabonaises. On est obligé d’admettre que ce cartel a produit beaucoup de bons petits soldats DGA et RH, déshumanisés et n’étant même pas conscients qu’ils sont comme des « nègres de maison » concourant à la déstabilisation sociale de leur propre pays ».
Pourtant, croit savoir l’Onep, la commission mise en place est une émanation du président de la République, mais elle a malheureusement essuyé ‘’un camouflet de taille’’. « C’est l’énième acte de déstabilisation posé par ce cartel contre la dignité des travailleurs et contre le régime de Transition ».
Et comme tel est le cas, l’Onep souligne qu’« en l’absence de toute satisfaction, se réserve le droit du déclenchement d’une grève générale d’avertissement de neuf (9) jours, allant du mercredi 21 au jeudi 29 août 2024, dans toutes les entreprises qui ont des préavis de grève sans solution ». « Il est créé et placé sous l’autorité du président de la République, une commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures aux fins de maintenir un climat social apaisé ». C’est pourquoi l’Onep appelle à l’intervention du président de la transition.