Tenace, pugnace et perspicace, le digne peuple du Sénégal a voté son futur président dans la quiétude, la transparence et la sécurité. Onze jours seulement après sa sortie de prison, Bassirou Diomaye Faye, a été déclaré élu moins de 24 h après le dépouillement du scrutin.
Chose extraordinaire dans une Afrique où les escrocs politiques ont inventé la stratégie électorale selon laquelle, on n’organise pas une élection pour la perdre. Pourtant, en quelques heures, l’administration sénégalaise, sous la tutelle du gouvernement nommé par Macky Sall, a organisé une présidentielle qui a donné pour vainqueur, une opposition farouche au pouvoir sortant.
C’est dire si la détermination d’un peuple était à son apogée, ce peuple qui a mûrement contourné toutes les contorsions et autres stratagèmes qui devaient permettre à Macky Sall de s’attribuer volontairement un supplément de mandat de 10 mois. Une entorse à la loi que le très respectable conseil constitutionnel a vite balayé d’un revers de main, afin que les 7 millions d’électeurs sénégalais choisissent leur président le 24 mars dernier.
Et dans un continent où la transparence des dépouillements électoraux est généralement un mystère, le peuple sénégalais et le monde entier, ont vite appris, sans détour, le vainqueur du scrutin: Bassirou Diomaye Faye, le compagnon du charismatique Ousmane Sonko.
Voilà une leçon de démocratie à enseigner dans les pays qui ont érigé les semi potentats et les potentats dans les républiques. Particulièrement en Afrique centrale, où l’alternance politique n’est pas envisageable par les tenants du pouvoir. Du coup, les putschs sont devenus l’une des alternatives des peuples martyrisés pour une possible alternance politique.
Junior Akoma
