L’année scolaire, au regard du calendrier spécial établi cette année, est à son deuxième trimestre et tire à sa fin. Il est malheureusement constaté que plusieurs établissements scolaires publics sont en manque d’enseignants. Si la situation est atténuée à Libreville, à l’intérieur du pays c’est la catastrophe.
Etait-il nécessaire et normal de suspendre les concours internes et externes à l’Ecole normale supérieure (ENS) et à l’Ecole normale des instituteurs (ENI) pendant près de 7 ans ? Cette question vaut son pesant d’or au regard de l’absence criarde d’enseignants à l’Ecole publique.
En effet, malgré un taux de scolarisation très élevé, notre pays enregistre un rendement scolaire quasi nul, dû en partie, au délaissement par l’Etat de l’école publique. Un abandon perceptible par la vétusté des infrastructures, l’absence d’équipements et surtout du personnel enseignant dans les établissements publics, au grand dam des apprenants, premières victimes de cette carence.
Depuis plusieurs années, le Gabon souffre d’un manque d’enseignants dans plusieurs établissements du pays. Le besoin se fait le plus ressentir dans les matières scientifiques. La suspension des concours internes et externes à l’Ecole normale supérieure (ENS) et à l’Ecole normale des instituteurs (ENI) depuis 2015 a aggravé cette situation, ainsi que l’ouverture des nouvelles salles de classe. Le recrutement des enseignants vacataires permettra au gouvernement de combler le déficit en attendant que les formations au sein de l’Éducation nationale reprennent, apprend-on. Mais à quel coût ? Là est toute la question. Aujourd’hui, il est constaté que plusieurs enseignants de sciences et mathématiques sont dans des cabinets ministériels et politiques, au lieu d’être orientés vers l’enseignement.
Cette inadéquation se ressent également dans d’autres secteurs, tel l’Agriculture où les ingénieurs agronomes sont des chargés d’étude et conseillers dans des bureaux, au lieu d’occuper le terrain.
Toute chose qui devrait interpeller les plus hautes autorités en l’occurrence le tout nouveau Premier ministre, Bilie By Nze et la ministre de la l’Education nationale, Camélia Leclercq Ntoutoume, afin qu’ils se penchent également sur ce cas que connaissent bon nombre de structures scolaires. Une situation inégalitaire qui contraste avec le discours sur l’égalité des chances prôné par les plus hautes autorités qui intègre la capacité pour tout jeune citoyen d’avoir accès à un enseignement adéquat de manière égalitaire au sein des écoles publiques.
LMA