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Gouvernance| La corruption gangrène le pays !

La dernière enquête Afrobarometer publiée le 13 janvier 2023,  fait froid dans le dos. Le résultat de cette enquête estime que 76% des Gabonais affirment que la corruption a augmenté dans le pays au cours des 12 derniers mois, dont 68% qui déclarent qu’elle a « beaucoup augmenté ». 

 Parmi les institutions clé du pays, le président et les officiels de la Présidence, les policiers/gendarmes et les députés à l’Assemblée Nationale, sont les plus largement perçues comme corrompues avec respectivement 70%, 68% et 67% de citoyens qui estiment que « la plupart » ou « tous » sont impliqués dans des affaires de corruption.

 Cette révélation fait froid dans le dos, lorsqu’on sait que la Présidence de la République et son locataire sont la clé de voûte de toutes les institutions d’une République. Elle doit être l’institution de référence des autres institutions. Considérer que la Présidence de la République d’un pays qui se veut sérieux est la plus corrompue donne matière à réfléchir sur les valeurs morales et la dégradation avancée du développement du Gabon. Dans ces conditions, quelle institution servira alors d’exemple au Gabon ? En tout cas ce ne seront pas les forces de l’ordre et de sécurité.

 Ces derniers n’en font alors qu’à leur tête. Le plus souvent exposés sur le terrain pour appliquer l’ordre public, ils sautent sur l’occasion pour détrousser de paisibles et honnêtes citoyens qui vaquent à leurs occupations. Le phénomène de racket a ainsi vu le jour et s’amplifie de jour en jour, sans que les auteurs ne soient inquiétés. Face au fléau, les plus hautes autorités du pays avaient même demandé aux concernés d’arrêter momentanément les contrôles de routine.

 Censé représenter le peuple dans les Hémicycles Léon Mba et Omar Bongo, les Vénérables et les Honorables se sucrent sur le dos de ce pauvre peuple. Non seulement les lois votées les affament de plus en plus, au détriment de leur traitement princier, ils dissimulent également les primes des intersessions parlementaires pour leurs besoins et ceux des leurs. Certains parlementaires ne mettent les pieds dans leurs circonscriptions électorales qu’à l’approche d’une autre échéance.

 Hormis ces institutions précitées, il y a également d’autres qui hébergent des brebis galeuses, à l’instar des ministères des Finances et du Budget où les services sont monnayés contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Dans cette administration, chaque petit chef de service est un roitelet. Il en est de même au ministère du Travail où un reclassement ou avancement du dossier nécessite un graissage de la patte. Ainsi va le Gabon où, selon le même rapport, verser un pot-de-vin est une pratique plus ou moins courant dans le pays.

 Un rapport qui indique également que la grande majorité (91%) des Gabonais affirme que les citoyens risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils dénoncent des actes de corruption. Plus de neuf citoyens sur 10 (91%) affirment qu’ils risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils dénoncent des faits de corruption alors que seulement 9% affirment pouvoir le faire sans peur. « Les actions initiées par le gouvernement du Gabon pour réduire la corruption telle que la création des institutions spécifiques dédiées à cette lutte ne semblent pas porter leurs fruits. La majorité des Gabonais estiment que le niveau de corruption est en constante augmentation », indique le rapport.

S’ils pensent que la performance du gouvernement en matière de lutte contre la corruption reste assez insatisfaisante, les Gabonais craignent également de potentielles représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils viennent à dénoncer des actes de corruption », poursuit le rapport.

 Au regard de cette enquête, il est clair que la situation du Gabon en matière de corruption, est catastrophique, et ce malgré de nombreuses institutions créées pour éradiquer ce phénomène. Des institutions qui sont des coquilles vides, puisque ne pouvant attaquer la première institution du pays qui serait la première corrompue de la République.

LMA

 

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