Pyramid Medias Gabon

Opération Scorpion| Témoins occultés, justice décriée !

Il est de notoriété publique que lorsqu’il y a un détournement au Gabon, certaines personnalités, pourtant au fait ou bénéficiaires des sommes détournées, sont souvent occultées par la justice. C’est ce qui ressort de l’audience tenue durant 3 jours à Libreville autour de l’affaire Patrichi. Alors que deux des accusés ont été reconnus coupables et condamnés mercredi, la justice gabonaise semble avoir fermé les yeux sur les personnalités pourtant nommément citées par les auteurs de ces détournements de deniers publics.

Elles sont nombreuses, les personnalités qui ne seront nullement inquiétées par la moindre enquête judiciaire malgré les sommes faramineuses dont elle aurait bénéficié des dirigeants de plusieurs sociétés publiques et parapubliques du pays, à l’instar des révélations faites lors du procès des ex dirigeants de la Gabon Oil Company (GOC).

Des fonds publics issus de l’exploitation pétrolière du pays dont a la charge Gabon Oil Company, mais que les dirigeants: l’administrateur directeur général Christian Patrichi Tanasa Mbadinga et son adjoint Jérémie Ayong Nkodjé Obame, auraient détournés, non sans les distribuer à plusieurs entités et personnalités qui n’ont aucun lien avec les activités de l’entreprise. Seuls, les principaux ex dirigeants ont été reconnus coupables et jetés en prison.

Le principal accusé, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga, avait indiqué sous serment avoir subi des pressions politiques pour que la GOC soutiennent financièrement les activités de certaines hautes personnalités de la République, en l’occurrence la première dame Sylvia Bongo, l’épouse du président gabonais. La GOC allouait donc chaque année 150 millions à Octobre Rose, organisée notamment par la fondation Sylvia Bongo. Des accusations démenties en partie par la Fondation de la première dame du Gabon qui n’a reconnu avoir reçu que 10 millions en deux ans sur les 300 millions évoqués.

Mais les révélations de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga ne se sont pas arrêtées là. La GOC sous sa direction aurait versé 400 millions à Sylvia Bongo pour régler les factures de sa Fondation, du moins à l’un de ses créanciers Africa Practice. Cet argent, selon l’ex patron de la COG a été  remis à l’actuel Porte-parole de la présidence gabonaise, Jessye Ella Ekogha. Des affirmations non réfutées par la fondation de la première dame, jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Il en est de même du rejeton des Bongo, Noureddin. Ce dernier, selon Patrichi, percevait également des primes de l’exploitation pétrolière, de l’ordre de 1,5 milliard de FCFA.

Simulacre de procès

Dans ce simulacre de procès, les témoins cités par les mis en cause comme ayant bénéficié de ces financements occultes, de pots de vin, de l’argent public volé au contribuable et résultant du fruit du crime, toutes ces personnalités membres de l’oligarchie au pouvoir n’ont pas pu être interrogées à la barre comme cela est de coutume dans les procès justes et équitables. Ce pillage systématique des ressources de l’Etat, par des bandes mafieuses est aujourd’hui la cause du sous-développement que traverse le pays depuis l’instauration du régime PDG/Bongo et de la faillite de plusieurs entreprises publiques et parapubliques : Air Gabon, Hevegab, Agro Gabon, SNBG, Gabon Poste, Gabon Telecom, ANGT et bien d’autres sociétés.

Sans occulter  le système de la franc-maçonnerie tropicalisée et autres critères subjectifs d’ascension sociale au Gabon, qui instaurent un soutien sans faille aux frères de lumière et affidés avec les résultats de l’on sait :  corruption,   pillage des ressources du pays, enrichissement illicite.

De par toutes ces révélations qui font mention de plusieurs milliards de FCFA, on serait tenté d’affirmer que le Gabon n’aurait véritablement pas de problème d’argent. Il souffrirait, par contre,  d’une gestion scabreuse basée sur l’enrichissement, à travers les dirigeants d’entreprises publiques nommés et imposés par le système, de la caste au pouvoir. Au grand dam du développement du pays et de la répartition équitable des richesses du pays.

L’origine des inégalités observées à travers le pays est donc bien claire.

LMA

 

 

author

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *