Depuis quelques années l’Etat, en collaboration avec la mairie de Libreville, a aménagé certains espaces de jeux à certains endroits de la capitale, mais qui demeurent jusqu’alors fermés au grand public. Un handicap dans une ville où la pratique des sports devient un phénomène de société.
En ces temps où les attaques cardiovasculaires et autres malaises sont légion, faisant penser à une épidémie, la pratique d’une activité sportive est présentée par les médecins comme une thérapie idéale. Mais plusieurs citadins à Libreville avouent malheureusement ne pas s’y adonner. Ou presque. La raison la plus souvent évoquée, au-delà de ce que les Africains, dans leur majorité, n’ont pas encore intégré l’utilité du sport dans leur bien-être, est le déficit criard d’aires publiques de jeux dans la capitale, même celles construites demeurent fermés.
En effet, en dehors de quelques espaces aménagés dans certains coins de la ville, notamment à la mairie du 4e arrondissement, en face du Palais de justice, aux Charbonnages (1er arrondissement), au Pk 7, à la Sogatra et dans l’enceinte de l’université Omar Bongo, entre autres, la ville manque généralement d’aires de jeux. En parcourant les quartiers de différents arrondissements de Libreville et ses environs, il est en effet désolant de constater que la municipalité accorde peu d’intérêt au développement du sport de masse dans notre capitale.
Pour pratiquer le sport à Libreville, il faut se rendre dans des structures privées. Cependant, les coûts des services qu’elles offrent ne sont pas souvent à la portée de toutes les bourses. Cette situation oblige à avoir recours à des endroits parfois inappropriés, à l’exemple des voies publiques, des cours d’écoles, des terrains vagues, des ronds-points, à défaut des rues et ruelles de la capitale. « A partir de 16 heures, depuis plusieurs années, nous barrons notre ruelle avec des blocs de pierre pour jouer au foot et, lorsqu’un véhicule arrive, nous nous écartons pour le laisser passer», raconte un jeune footballeur en herbe, résidant aux abords du boulevard Triomphal, du côté du ministère de la Fonction publique. Certains jeunes investissent aussi les rues pour jouer au basket. La voie publique est donc transformée de temps à autre en terrain de jeu, avec tous les risques que cela comporte.
Le pire dans cette histoire réside dans le fait que plusieurs de ces jeunes n’arrivent pas à comprendre que depuis quelques temps, de nombreuses aires de jeux ont été réceptionnées par le ministre des Sports et ces dernières demeurent fermées au public. La réponse aurait été la menace de la Covid. Mais depuis la levée desdites mesures de restrictions, la situation demeure en l’état. Pourquoi donc avoir investi autant de moyens pour en arriver à ce résultat, se demandent plusieurs jeunes. Ce d’autant plus que cette situation favorise l’oisiveté des jeunes en cette période de vacances estivales.
LMA