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Professionnels des médias : l’autocensure ou le nid des fake-news !

De plus en plus, les professionnels des médias, notamment ceux des médias de service public, certainement par peur de se faire blâmer par la tutelle, se complaisent dans l’autocensure, laissant ainsi libre court aux apprentis sorciers qui balancent tout sur les réseaux sociaux. Au grand dam du public qui a souvent du mal à discerner l’info de l’infox ou des fake-news.

Le concert des casseroles débuté à Libreville, le 17 février dernier, par les populations, dans le but de fustiger quelques mesures gouvernementales relatives à la lutte contre la propagation du Coronavirus, est la énième preuve qui démontre que plusieurs professionnels des médias ont fait le choix de l’autocensure ou du black-out sur les informations chaudes du pays. En effet, ce qui reste de téléspectateurs des télévisions publiques du pays,  ont été encore déçus de constater que le concert des casseroles prévu pour démarrer chaque soir à 20h pour une durée de 5 minutes, a été exclu des reportages des chaînes publiques. Du moins à ces débuts.

D’autres exemples récents peuvent être ajoutés à cette ‘’ignorance’’ volontaire de l’information brûlante. On se souvient de l’arrestation, en septembre dernier, du maire de Libreville dont les bureaux se trouvent à quelques encablures du siège de Gabon télévisions. Que dire des grandes nuits électorales où la télévision publique fait systématiquement le choix de donner les résultats électoraux  de certains bureaux de l’intérieur du pays généralement en faveur des tenants du pouvoir. Tout en faisant le black-out sur les résultats du centre de vote le plus proche, Ecole Martine Oulabou souvent en faveur de l’opposition ?

Dès lors, on ne peut donc pas s’étonner que la toile abonde des informations non vérifiées et généralement fausses. Car, en s’écartant de son rôle qui est d’informer, dans le sens noble du terme, et  en mettant l’accent sur les comptes rendus des activités des institutions, l’activisme médiatique prend le relai dans les réseaux sociaux avec les conséquences que l’on sait : infox, intox et fake news. Pour ne pas dire une fausse information qui peut mettre le feu aux poudres. La faute ? Bien sûr aux professionnels de l’information qui ont failli à leur mission d’informer, de donner une information professionnellement traitée : recueillie, recoupée et diffusée tel que l’exigent les règles du métier. Qu’on soit proche d’un camp idéologique, une actualité brûlante mérite d’être traitée selon la ligne éditoriale du média. Mais la taire fait forcément le nid aux imposteurs qui, grâce à l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, peuvent manipuler l’opinion.

Nelson Tchimbakala

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