Pyramid Medias Gabon

Libre propos : Les Gabonais ont-ils capitulé face à un pouvoir dont la tyrannie, la précarité et l’insécurité constituent le mode de gouvernance ?

La problématique sus-énoncée vaut son pesant d’or, eu égard aux nombreux maux dont ce peuple innocent et impuissant est victime depuis l’avènement au pouvoir d’un type de gouvernants ignorés du XXIème siècle.

Au moment où tous les pays de la planète bleue s’efforcent d’offrir à leurs populations respectives les conditions de vie propices à leurs bien-être basées sur la démocratie et la bonne gouvernance ; les dirigeants gabonais optent en revanche pour un mode de gouvernance axé sur la tyrannie, la précarité, l’insécurité, l’immoralité et cela en dépit d’innombrables ressources du sol et du sous-sol dont regorge ce petit pays mystérieux.

Dans tous les secteurs le constat est ahurissant, qu’il s’agisse du fonctionnement régulier des institutions, du mode de gouvernance, tous les voyants sont au rouge (la santé, la justice, l’éducation, la diplomatie, l’énergie, eau et électricité, avec des routes à leur reflet…). On a l’impression que toutes les décisions prises en conseil des ministres ou lors des réunions inter ministérielles œuvrent en faveur de la tyrannie et n’ont qu’un seul objectif, celui d’abrutir et d’enchaîner le peuple. J’en veux pour exemple, la récente révision de la constitution, qui s’est faite en marge du peuple souverain ; comme le dira si bien le philosophe allemand Max WEBER : « le pouvoir ne reste légitime que si le citoyen peut surveiller et juger le quotidien et si sa délégation est périodiquement sujette à révision ».De ce fait, compte tenu des révisions constantes et abusives de la constitution par les mêmes individus qui n’ont rien à faire du peuple, le gouvernement vient de démontrer par cet acte l’illégitimité de son pouvoir.

Car, ceux qui nous gouvernent le font dans un élan du non droit et croient être les seuls maitres et propriétaires du pouvoir qui devrait être leur délégué. Ils en usent selon leur bon plaisir, au gré de leurs volontés, de leurs passions et leurs intérêts égoïstes.

Il en va de même pour la fameuse opération de contrôle systématique des véhicules récemment initiée par les entités concernées, mais heureusement suspendue : car il devait s’agir d’une opération de trop qui n’a aucun objectif sécuritaire encore moins de fondement juridique, bref elle ne devait rien apporter aux gabonais. Mais à y voir clair, on sent encore là l’odeur d’une machination de plus contre la classe moyenne afin de les asphyxier financièrement et surtout les matraquer psychologiquement. Et ce sont là des méthodes connues des anciens gouvernements soviétiques dont le pouvoir constamment usurpé ne se soutenait que par des troupes, et les troupes ne restaient fidèles qu’à force d’argent, aussi le chef dépouillait-il ses citoyens et confisquait-il les fortunes des plus riches pour engraisser ses satellites.

Et le plus surprenant, c’est qu’en marge de ces opérations fallacieuses nos forces de sécurité et de défense chapeautées restent de marbre en ce qui concerne les très hautes proportions que la délinquance a atteint dans notre cher pays ; il faut voir comment ces délinquants démolissent les biens publics, dévalisent et prennent possession des établissements scolaires, braquent, violent et ôtent des vies de jour comme de nuit, fument le chanvre à visage découvert sans s’en inquiéter outre mesure…

Dans ce contexte, aucun touriste encore moins un investisseur sérieux ne peut s’aventurer dans cet univers pollué au sens stricte du terme. Où, nous autres pauvres citoyens, continuons encore à y vivre faute de mieux.

En ce qui concerne la Santé, l’on peut s’interroger sur le plus fort taux de mortalité et de morbidité qu’enregistre le Gabon ces dernières décennies, faisant de nos pompes funèbres de véritables mines d’or sans que cela n’émeuve les plus hautes autorités. On est tenté de se demander s’il n’y a pas de corrélation entre les deux. Un gouvernement dont les membres n’ont ni pitié instinctive, ni bonté morale vis-à-vis de son peuple qu’il assujettit à souhait. Aussi, ces dirigeants sont-ils retranchés de la loi, de la justice sociale, de la conservation de l’espèce, de la répugnance naturelle à voir souffrir ou périr leurs semblables. Un tel gouvernement ne peut qu’être sorti d’une autre planète.

S’agissant du secteur Education, on a l’impression que tout est fait pour inverser la pyramide, entendu que le Gabon est devenu l’un des rares pays où l’Etat utilise tous les ingrédients pour rétrograder le coefficient intellectuel des honnêtes citoyens qui veulent se démarquer au profit de l’inculture, de la délinquance et du charlatanisme. Parmi ces ingrédients, nous constatons avec amertume : la délinquance en milieu scolaire, les notes sexuellement transmissibles, l’absence criarde d’infrastructures, des tables de bancs, la pléthore des effectifs, le bac covid 19 qui est venu assené le coup fatal à ce précieux sésame agonisant, les bourses scolaire et universitaire de nos valeureux enfants intentionnellement supprimées, les internats scolaires qui au temps jadis ont favorisé plusieurs de ceux qui sont aux commandes aujourd’hui à parachever leurs études… Tout ce cocktail fait qu’aujourd’hui on assiste à un phénomène nouveau dans toute l’administration où les intellectuels sont mis au placard, au profit de la racaille. Ce qui a pour conséquence les convulsions dont souffre l’administration gabonaise.

Au Ministère des Affaires Etrangères par exemple, cela fait plus de sept ans que le personnel technique n’a plus été nommé. Contrairement aux cabinets ministériels. Les agents de conception sont devenus les sous fifres des agents d’exécution. Son organigramme étant devenu un vieux torchon bon pour les toilettes selon les savants du bord de mer ; plusieurs directions demeurent sans Directeurs.

Tout cela arrive du fait que jaloux de leur empire, les despotes sentent que pour tyranniser les peuples plus à leur aise, il faut les abrutir.

Au regard de ce qui précède et entendu que c’est lors des grandes catastrophes et des phénomènes naturels tels que ceux que connaît actuellement le peuple gabonais que les vrais associations d’hommes prennent leur essor. Il est tout à fait naturel que les intellectuels gabonais formeront bientôt un bloc contre tous les plans sordides que ce gouvernement francs- maçon prépare au quotidien contre eux. Comme le dit l’adage « quelques fois, les plus petits ressorts font mouvoir les plus grandes machines ».

                         André ASSOU ELLO

                 Professeur en Science Politique

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