La situation de dégradation des conditions de vie que de nombreux compatriotes vivent, du fait des défaillances chroniques de la SEEG, a atteint un niveau alarmant, pour ne pas dire critique. Car, au-delà, il n’y a pas pire conséquence que la déchéance. Ce dont on parle ici, c’est le calvaire subi depuis des mois par les habitants d’Angondjé, à Akanda, au nord de Libreville.
Les populations d’Angondjé sont été sevrées des journées durant de la fourniture en eau. Ce précieux liquide pour la vie quotidienne, est devenu une denrée rare dans cette localité du nord de Libreville. De ce fait, ces populations, au moment où ils en ont le plus besoin pour faire face à la Covid-19, ne peuvent pas se laver convenablement, ni satisfaire d’autres besoins vitaux encore moins se plier aux exigences sanitaires dues au Convid-19.
Pour les opérateurs économiques, dont l’eau constitue un produit essentiel, c’est la croix et la bannière. Et, pourtant, la commune d’Akanda a été présentée, il y a quelques années, comme un modèle de réussite pour la politique du Président de la République. On y a vu l’inauguration, à grands renforts médiatiques d’infrastructures. Fort malheureusement, le cas d’Akanda n’a rien d’insolite, dira- t- on, et dans de nombreux quartiers du ‘’Grand Libreville’’, et sans compter le reste du Gabon, c’est la même histoire. Au point que les Gabonais, en plein 21ème siècle, sont en droit de se demander si la SEEG ne plonge pas le pays, dans la préhistoire.
Cependant, ce ne sont pas des annonces de travaux et de grands projets qui manquent. Et effet, il y a quelques jours seulement, dame SEEG vient de faire savoir que des travaux étaient en cours en vue de remplacer des équipements défectueux sur le réseau de conduite d’eau, afin de renforcer l’approvisionnement du ‘’Grand Libreville’’. Il reste que les désagréments momentanés pour lesquels dame SEEG s’est excusée, continuent. Plus grave, on avait annoncé, il y a quelque temps, urbi et orbi, le projet de captation de l’eau sur le fleuve Komo, à Kango, en vue tout justement de solutionner le problème de l’approvisionnement en eau du ‘’Grand Libreville’’. Depuis lors, c’est une véritable arlésienne qu’on observe. Plus récemment, c’est le Ministre d’Etat, Ministre de l’Eau et de l’Energie, Alain Claude BilieNzé, qui venait de présider une réunion avec des bailleurs de fonds dans le cadre de deux projets d’adduction d’eau portable et d’électrification qui devraient permettre, comme on l’a appris, à couvrir environ 10.000 foyers des zones rurales et périurbaines.
Le Ministre d’Etat s’est voulu rassurant, mais le doute est permis lorsqu’on considère le sort connu par d’autres projets présentés comme pratiquement bouclés. Les populations peuvent donc se nourrir d’espoir, pour ne pas dire de l’expectative. Et c’est tout le sens des propos d’un ancien Premier Ministre français, Jean Pierre RAFFARIN : ‘’ La politique ne peut plus promettre des lendemains qui chantent et repousser toujours la résolution des problèmes quotidiens’’.
La SEEG n’a pas fini d’exaspérer et d’abuser des Gabonais. Et c’est le Ministre d’Etat Bilie Bi Nzé qui, lui-même, met au grand jour la surfacturation que cette entreprise fait subir aux populations au nez et à la barbe d’une Agence de régulation désarmée. Sous d’autres cieux, cette société aurait écopé d’une forte amende.
Au quotidien, les coupures d’eau et d’électricité se font de manière anarchique et sont l’objet d’un business par des agents véreux.
Dans ce contexte, la nomination à la tête du Conseil d’Administration d’un homme de poigne, technocrate expérimenté, dirigeant émérite d’entreprise, Egide Boundono Simangoye a été perçue comme porteuse d’espoir. Mais, il conviendrait peut être de lui donner les pleins pouvoirs en faisant de lui un Président Directeur Général à qui le Conseil d’Administration et l’Etat confieraient un mandat de 3 ans pour remettre l’entreprise sur les rails et redevenir ainsi correcte. Il n’est pas sans intérêt de se demander aussi si le monopole concédé à la SEEG répond aujourd’hui aux défis du moment et à venir. Surtout lorsqu’on observe que cette société, jadis véritable fleuron, donne l’impression d’être à la peine, à la ramasse.
