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Révision constitutionnelle : Ministre et président de la République

Le triumvirat qui vient d’être proposé par le conseil des ministres sur le projet de révision de la constitution gabonaise, donne des prérogatives présidentielles à un ministre plutôt qu’au chef du gouvernement. 

 Le projet de révision constitutionnelle proposé par l’exécutif réuni en conseil des ministres, le 18 décembre dernier suscite des interrogations aussi bien sur l’opportunité d’un tel chantier en période de crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, et, surtout, sur le triumvirat proposé pour assurer l’intérim du président de la République en cas de vacance du pouvoir au sommet de l’Etat.

En effet, le projet évoque que l’intérim du président de la République sera assuré par les présidents du sénat et de l’assemblée nationale ainsi que le ministère de la défense nationale. Ce dernier qui est membre du gouvernement, deviendra par la magie de cette révision, ministre et co-président de la République. Donc au dessus du chef du gouvernement dont il est issu. Une invention gabonaise qui cache bien  les intentions des initiateurs de cette révision au moment où l’actuel chef de l’état, après son accident vasculaire cérébral d’octobre 2018, paraît plus actif ces derniers temps.

Ici, le projet de révision, selon les spécialistes, serait en déphasage avec la déclaration de Bamako de l’organisation internationale de la francophonie du 3 novembre 2000. Ce jour-là au Mali, le symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone avait recommandé que « les textes fondamentaux régissant la vie démocratique résultent d’un large consensus national, tout en étant conformes aux normes internationales », afin de prévenir les tensions, crises et conflits inutiles.

En proposant le projet de loi à un parlement à la cause de ceux qui ont proposé la révision constitutionnelle et un parlement issu des élections boycottées par une bonne frange de l’opposition, le consensus national qu’exige la révision des textes qui régissent un pays se trouve ainsi galvaudé.

Junior Akoma 

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