Élu en 2020, à 82 ans, pour un troisième mandat imposé après une modification de la constitution controversée, Alpha Condé, a été éjecté du fauteuil présidentiel.
Une triste nouvelle pour l’image du continent africain qui ne surprend pas les observateurs de la vie politique du continent noir. Tant, le premier président guinéen élu démocratiquement en 2010 a outrepassé la constitution de son pays, lui tordant le cou par une modification controversée, pour s’offrir un troisième mandat. L’ancien opposant, une fois au pouvoir, était devenu, très vite, un dictateur qui voulait demeurer au pouvoir.
Certainement aveuglé par le pouvoir, les velléités de certains uns de ses pairs, à l’instar du sénégalais Abdoulaye Wade et Mamadou Tanja, n’ont pas suffit pour le dissuader.
Au Sénégal, la tentative de Me Wade à obtenir un troisième mandat a échoué dans les urnes où les électeurs ont voté pour son ancien premier ministre, Macky Sall, qui s’était opposé à lui à la présidentielle de 2012.
Au Niger, le 18 février 2010, le président Mamadou Tanja est renversé pour avoir fait voter en 2009 un référendum qui devait prolonger son mandat de 3 ans, afin de lui permettre de se présenter pour un troisième mandat.
A ceux qui font la sourde oreille en estimant que ça n’arrive qu’aux autres, le temps nous dira si leur désir de modifier la constitution n’aura pas d’effet boomerang, tôt ou tard. Car, jusqu’au soir du 4 septembre, Alpha Condé, était certainement assis sur des certitudes. Ignorant que son tour de payer les conséquences de son viol de la constitution du pays qu’il dirigeait d’une main de fer, avait sonné.
Junior Akoma