Ainsi, peut-on résumer les premiers résultats des procès ouverts à l’encontre des personnalités accusées de concussion.
En attendant la 4ème session criminelle de la cour criminelle spéciale, on peut déjà dire que les personnalités emprisonnées parce que reconnues coupables de détournement de deniers publics, dans le cadre de l’opération Scorpion, sortent petit à petit de l’enfer carcéral où seuls doivent y croupir que les délinquants qui n’ont pas volé l’argent public.
Et pour cause, les retentissantes sentences prononcées à l’encontre de Ismaël Ondias, ex directeur général de la société équatoriale des mines. Qui, après avoir reconnu les faits, s’en est sorti avec 10 ans de prison avec sursis, 600 millions d’amendes et 100 millions de dommages et intérêts. Quant à l’ancien ministre des finances, Roger Owono Mba, il a écopé de 5 ans de prison avec sursis et 45 millions d’amendes.
Ainsi planté le décor, la suite, c’est-à-dire, l’ouverture de la 4ème session promet des procès similaires, avec des amendes et la prison avec sursis. Autant dire qu’au Gabon, le vol d’argent public est désormais autorisé, l’essentiel étant de payer quelques amendes. Vraisemblablement, on retarde les échéances justes pour garder un faux suspense. A quelques exceptions près, tous les voleurs en col blanc pourront, d’ici là, recouvrer la liberté.
Certains, comme Noel Mboumba, arrêté au même moment que tous les autres voleurs, ont même bénéficié de plus de largesses, en sortant de prison sans avoir été jugé.
Sous l’ère Omar Bongo, les présumés voleurs bénéficiaient déjà des libertés sous caution. La plus emblématique étant la caution de 150 millions payée par l’ancien administrateur du Fodex, Jeanne Ngoleine Ossouka.
Moralité : à tous ceux qui croupissent dans les prisons gabonaises, il est mieux d’être un délinquant en col blanc pour espérer recouvrer la liberté. Bien sûr, à coup d’amendes faramineuses. Traite réalité.
Junior Akoma
