La démission du maire de Libreville continue de provoquer la colère dans les milieux politiques. Après le groupe de l’opposition des conseillers RPM/UN, c’est Raymond Ndong Sima qui a réagi aux événements qui ont bousculé l’activité municipale. Selon l’ancien Premier ministre, De telles méthodes ne sont pas acceptables. Et, pour tout dire, elles écœurent. Lecture !
Il ne faut pas demander à Eugène MBA la permission de le défendre. D’ailleurs a-t-il besoin qu’on le défende ? Il faut s’insurger contre un dossier dont la conduite détonne à plus d’un titre pour le procédé utilisé pour mettre le maire en cause et pour ce qui reste de rectitude dans le fonctionnement de l’État.
Comme beaucoup, j’attendais un exposé clair des faits reprochés au maire, des preuves concrètes sur ces accusations qui fusent de partout depuis plusieurs semaines.
Mais la justification qu’il donne de sa démission, pour louable qu’elle est, n’en laisse pas moins plusieurs questions pendantes.
1) Ce conseil extraordinaire a-t-il été convoqué dans les formes régulières ?
2) Quid de toutes les accusations qui ont été largement relayées sur ses détournements d’argent ? Sont-elles oui ou non fondées ?
3) Et si par hasard elles ne l’étaient pas, cette démission pour digne et de grande portée symbolique qu’elle serait suffirait-elle à réparer le mal qui lui aurait été fait ?
Ce n’est pas une question de parti politique. C’est une question de principe. Qu’a-t-on fait dans cette affaire de la présomption d’innocence ? A-t-on le droit de laminer comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, un citoyen (le premier de la ville) en l’accusant ouvertement de vol sans ensuite en apporter la preuve. A moins qu’il ne s’agisse d’un arrangement. Mais alors aurait-il pris la hauteur qu’il s’est donnée pour justifier sa démission ? Non ça ne passe pas.
Oui, il reste un militant discipliné mais la question soulevée par cette affaire concerne un homme devenu public, parce qu’il occupe une fonction publique. Elle dépasse les clivages partisans. Elle interpelle tout le monde. Ce qui est en train de se jouer, c’est une certaine façon de faire fonctionner un démembrement de l’État, en poussant à la sortie un élu après l’avoir livré à la vindicte populaire. Mais alors, pourquoi ne pas avoir actionné le procureur de la République pour qu’il fasse la lumière sur les agissements décriés. Pourquoi avoir fait fuiter une information qui alimente juste la suspicion mais dont tout le monde attend toujours les preuves ? De telles méthodes ne sont pas acceptables. Et, pour tout dire, elles écœurent.
Ndong Sima, ancien Premier ministre