Les employés de la Société gabonaise de transport (Sogatra) ne savent plus où mettre la tête face à la situation de l’insolvabilité de leurs arriérés de salaires. Ils accumulent aujourd’hui onze mois d’arriérés de salaires, ajoutésaux cinq mois d’impayés de la prime Covid-19 qui constituait, jusqu’à un passé récent, un soulagement pour ces pères et mères de familles dont les conditions de vie se sont gravement dégradées.
L’actuel directeur général, dont l’arrivée à la tête de Sogatra avait suscité l’espoir d’un renouveau managérial pour mettre fin au désordre ambiant qui a longtemps prévalu sous le magister de Bruno Minko mi Ngwa, semble être lui aussi embourbé dans la gadoue.La société placée sous sa responsabilité ressemble de plus en plus à l’image des épaves des bus qui encombrent la base de ladite société. Du côté de la tutelle ministérielle, aucune lueur d’espoir ne semble venir pour recouvrer des onze mois d’arriérés de salaires. Au contraire, le gouvernement semble être dépassé par cette situation qui devrait le préoccuper.
Christiane Ossouka Raponda, connue pour sa rigueur et son aptitude à mettre de l’ordre et à apporter des solutions aux problèmes qui se posent dans les administrations sous sa responsabilité, présente, hélas, des faiblesses criardes face à l’urgence du règlement des arriérés de salaire réclamés par les agents de Sogatra. Conséquence : la détresse des compatriotes qui continuent malgré tout de marquer de leur présence au poste et effectuent régulièrement leurs tâches journalières, s’est aggravée et ce sont leurs familles qui en pâtissent. « Mes enfants sont assis à la maison, l’école dans lequel ils apprennent me réclament plusieurs mois de scolarité impayés depuis l’année dernière, et il n’y a pas d’école publique dans mon quartier. Pourtant je quitte mon lit tous les jours à 4h du matin pour me rendre à mon lieu de travail, au service de la nation », s’exclame un père de famille désemparé. Et de s’interroger : » Ça c’est quel pays où les dirigeants sont indifférents face à la souffrance de la force ouvrière? ».
Pour l’opinion, en effet, rien n’explique la négligence de la situation des agents de Sogatra par le gouvernement, des Gabonais qui, malgré la souffrance dans laquelle ils vivent avec leurs familles depuis onze mois, n’ont jamais cessé de faire leur travail pour le plus grand bien des populations. Comme si, en réalité, la fibre patriotique a longtemps foutu le camp au Gabon.