C’est dans un climat assez particulier que s’est tenu le 26e Sommet ordinaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) le 07 juin dernier à Sipopo, en Guinée-Équatoriale. Déjà que les rapports diplomatiques entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda demeurent jusqu’alors tendus, le sommet a plutôt pris la décision de ne pas donner au Rwanda la présidence rotative de l’organisation qui lui revenait. Voyant la RDC derrière cette décision, Kigali a annoncé via un communiqué, son retrait de la Communauté.
Par Sylvain Obame
Alors que les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali ne sont toujours pas revenues au beau fixe, le 26e Sommet ordinaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui s’est tenu le samedi 07 juin dernier à Sipopo en Guinée-Équatoriale, n’a non plus rendu les choses clémentes entre les deux pays. Le sommet a plutôt décidé de prolonger la présidence pourtant tournante, à la Guinée-Équatoriale, alors que le tour revenait au Rwanda. Toute chose ayant provoqué le départ de l’organisation du pays de Paul Kagamé, comme l’a souligné un communiqué de Kigali. Il faut dire que cette décision de prendre congé de l’organisation, fait suite, à une alliance qui existerait, soupçonne Kigali, entre la RDC et d’autres pays membres de l’organisation, suite au conflit dans la zone de Goma, où le Rwanda est accusé d’être à l’origine des manifestations.
La présidence rotative ayant été refusée au Rwanda, une situation qualifiée de dérive politique par Kigali, qui n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement.
Lors du 22e Sommet en 2023, tenu à Kinshasa, sous la présidence de la RDC, le Rwanda dénonçait déjà une exclusion illégale. Ce nouveau refus, d’accorder à Kigali la présidence rotative de l’instance est vécu par le Rwanda comme un manque d’équité entre les Etats membres. Selon Kigali, l’organisation s’éloigne de ses principes fondateurs.
Cette décision du Rwanda de quitter la CEEAC montre à quel point les tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa affectent le fonctionnement de l’instance sous régionale et entache sa crédibilité auprès des autres Communautés Économiques Régionale (CER’s).
A noter que Paul Kagamé avait déjà retiré son pays de la CEEAC en 2007.