Le non- respect de l’article 28 du texte organique relatif aux bourses d’études qui fait déjà polémique avant le paiement de la bourse du 1er trimestre, devrait-on plutôt parler d’une mesure politique et électoraliste ? Un tel chantier devrait-il être prioritaire à la construction des infrastructures scolaires et sociales ?
Comment en est-on arrivé là ?
- Constat
La nouvelle avait été annoncée à travers le discours de circonstance du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, tenu au cours de la cérémonie d’investiture, le lundi 04 septembre 2023, après plusieurs années de suspension inexpliquée. Aussi, le 14 novembre 2023 sur le plateau de TV5 Monde, Mays Mouissi déclare : » Nous avons budgété les bourses scolaires, nous estimons que c’est entre 15 et 18 milliards de Fcfa ». Toutefois, il se trouve aujourd’hui que les nouvelles modalités d’attribution n’ont pas en respecté en amont l’article 28 du texte organique qui stipule que: » les bourses d’études de catégorie A et B sont versées trimestriellement aux élèves du secondaire et ceux qui sont scolarisés dans les écoles spécialisées ayant obtenu une moyenne trimestrielle d’au moins 10/ 20 » La question est de savoir pourquoi avoir fait une telle annonce ,sans avoir au préalable fait une étude de faisabilité sur l’état de nos finances publiques ? Pourquoi le gouvernement n’a t-il pas communiqué sur les nouvelles modalités d’attribution des bourses scolaires avant la rentrée des classes ? Pourquoi le Gouvernement n’a-t-il pas saisi à temps l’assemblée nationale et le Sénat pour une telle réforme ?
- Perspectives
Les chantiers sont tellement énormes dans le secteur de l’éducation, malgré les urgences sociales rendues difficiles par une équipe gouvernementale précédente du PDG » autiste et sans vision « . La volonté des nouvelles autorités étant de stimuler l’excellence, d’après les propos tenus, le 04 janvier 2024 sur le plateau de Gabon 24 par le Ministre de l’éducation nationale, annonçant les nouvelles modalités d’attribution des bourses : 12/20 au premier cycle et 11/ 20 au second cycle. En outre, pour que les résultats suivent et que l’excellence s’affirme, il est nécessaire que les nouvelles autorités s’appuient sur les éléments suivants :
Construction des infrastructures scolaires et dotation des établissements en matériel didactique de qualité; Construction des cantines et internats dans tout le Gabon; transport scolaire dans tout le Gabon; mise en place d’une Banque alimentaire pour soutenir les élèves en situation précaire; dispensaires scolaires dans tout le Gabon; augmentation de l’offre de formation des enseignants; stimuler la vocation du métier de l’enseignement via la revalorisation du statut de l’enseignant; mise en place d’un budget d’équipement en support didactique pour l’enseignant; traitement prioritaire des dossiers des enseignants au niveau de la fonction publique; revoir le contenu de nos programmes scolaires; nos offres d’enseignement doivent être adaptées à nos réalités socio- économiques et culturelles; introduction des cours de technologie, d’agriculture, de l’art et de l’entrepreneuriat dès le primaire; se défaire des matières scolaires non essentielles à la formation des apprenants; développer la formation professionnelle; introduction de nos langues maternelles dans le système éducatif Gabonais de façon obligatoire dès le primaire; enseignement des métiers pratiqués : coiffure, conduite, agriculture, tailleur dès le secondaire et mise en place » d’une prime de servitude » pour l’enseignant. La pénibilité du travail doit être prise en compte.
A noter que l’ensemble des éléments précités concourent à la performance du capital humain, car bon nombre de pays développés et de pays émergents ont stimulé ce levier pour connaître un saut qualitatif : l’innovation, la croissance et le développement
Jim Ndong, consultant au laboratoire citoyen Gabonais