Pendant une semaine, Libreville et ses environs croulait sous le poids des tas d’immondices. Dans plusieurs coins des rues, les ordures dictaient leur loi. Au grand dam des citoyens qui sont systématiquement habitués à ce spectacle nauséabond.
Du 2 au 8 novembre, les rues de la capitale gabonaise et ses environs étaient jonchées de gros tas d’immondices. Conséquence d’un énième mouvement de grève des éboueurs de la société de Clean Africa, la société chargée du ramassage des ordures ménagères. Le personnel de Clean Africa réclamait les meilleures conditions de travail. Exposés aux maladies de toutes sortes à cause de leur travail, les éboueurs exigeaient, entre autres, des conditions de travail beaucoup plus hygiéniques. Ce qui paraît normal.
Toutefois, les grèves répétitives des éboueurs, depuis de longues années, exposent les populations de Libreville et ses environs aux maladies. Et rendent impuissantes les collectivités locales qui gèrent les communes.
Seulement voilà, au Gabon, notamment à Libreville, les mairies sont exclues, dans la pratique quotidienne, de la gestion des ordures ménagères. Et pour cause, ce pan est en sous-traitance permanente avec des sociétés privées au sein desquelles plusieurs personnalités de l’ancien régime ont souvent tiré les ficelles. Les raisons de cette implication tacite des anciens gouvernants seraient liées à la grosse cagnotte annuelle réservée au ramassage des ordures ménagères. 3,6 milliards, selon nos sources.
Une sommes qui donne des appétits gargantuesques aux décideurs, au point que les communes se voient vidées de cette prérogative importante de la gestion d’une cité.
Au moment où on parle de la restitution des institutions, cette dépendance des communes sur la question de la salubrité de leurs cités devrait être revue. Par exemple, en réaffectant de manière pratique les 3,6 milliards dans les différents budgets des mairies du Grand Libreville, qui, à leur tour, vont créer les services compétents, si ce n’est déjà fait. Afin de rendre leurs villes plus propres.
Les mairies doivent pleinement jouer leur rôle dans la gestion des ordures ménagères, au lieu d’être des otages de quelques personnalités assoiffées d’argent.