Lancé il y a six mois déjà, malgré les quelques avancées obtenues, les magistrats, réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon maintiennent leur mouvement de grève. Face au silence du gouvernement, le Synamag a invité Ali Bongo à prendre le dossier, pour éviter une année judiciaire blanche.
S’achemine-t-on vers une année judiciaire blanche au Gabon ? Cette hypothèse est désormais sur les lièvres des magistrats. En effet, lors d’une conférence de presse tenue le mardi 30 mai dernier à Libreville, le Syndicat national des magistrats du Gabon, s’est dit étonné du silence du gouvernement face aux revendications. Mieux, ces derniers s’offusquent de la réaction de l’équipe Alain Claude Bilie By Nzé, qui focalise cette grève à une question de véhicules. Or, pour les magistrats, il s’agit d’une grève, justifiée par « un ras-le-bol d’un constat de l’état de déliquescence de notre système judiciaire ». « Les magistrats, chargés de dire le droit, sont relégués au second plan des priorités du gouvernement ».
En réalité, pense le Synamag, c’est plutôt le gouvernement qui doit dire pourquoi cette grève met autant de temps. « Que le gouvernement dise au peuple gabonais pourquoi il se complaît dans cette situation de non-droit et pour quel objectif. Ce qui arrive dans notre pays n’a pas d’équivalent ou de comparaison ailleurs ».
C’est donc pour mettre à une grève qui pourrait aboutir à une année blanche dans le milieu judiciaire, que le Synamag a invité Ali Bongo à se saisir du dossier, car, estiment les magistrats, la justice « est malade, tant dans son fonctionnement que dans son organisation ».