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Cherté de la vie| Le retour des contrôles augmentent de 30 % les prix des produits agricoles

Il n’y a pas si longtemps, le Gabon avait pris la résolution de réduire les contrôles intempestifs sur le territoire national. Cette mesure avait été prise pour soutenir le commerce agricole, réduire le coût global de la vie pour la population, et favoriser la croissance économique du Gabon. Depuis lors, elle vient de voler en éclats, avec des conséquences que tous les Gabonais mesurent aujourd’hui la gravité.

Selon les estimations de la Banque mondiale, les tracasseries policières sur le corridor Gabon-Cameroun représentent 14 % des prix finaux à la consommation pour certains produits de base, soit au total environ un tiers (30%) des prix finaux à la consommation. Ces tracasseries qui sont de retour freinent les exportations intra régionales vers le Gabon d’environ 25 % et baisse la croissance du PIB de plus de 0,7 point de pourcentage par rapport au scénario de référence.

« La réduction des tracasseries serait donc très bénéfique pour le Gabon, surtout dans le contexte de la montée des pressions inflationnistes engendrées par la guerre en Ukraine et les perturbations du commerce mondial. En contribuant à faire baisser les prix, elle pourrait également alléger les pressions budgétaires découlant de l’augmentation des dépenses en subventions aux produits alimentaires et des exonérations fiscales visant à contenir le coût de la vie. En plus de contribuer à l’équilibre budgétaire du pays, à court et moyen termes, la réduction des tracasseries est cruciale pour : (i) faciliter le commerce agricole régional ; et (ii) réduire le coût de la vie pour la population » indique la Banque mondiale dans son rapport.

 Dans un précédent rapport de cette même Banque mondiale, il était déjà reporté que sur le corridor Cameroun-Gabon 44 postes de contrôles faisaient débourser aux opérateurs économiques, la somme de 1,5 million de francs CFA et 15 heures de retard. « Sur la route reliant la frontière camerounaise à Libreville, un camion peut s’attendre à être arrêté jusqu’à 44 fois, entraînant plus de 15 heures de retard et augmentant significativement les frais de transport ». En effet, précise le rapport, « alors qu’il couvre les 478 kilomètres entre la frontière d’Abang Minko et la capitale gabonaise, un camion peut s’attendre à être arrêté une fois tous les 10,8 kilomètres. Le chauffeur du camion serait arrêté 25 fois par la police et la gendarmerie ; plus environ quatre fois chacun par les municipalités, les douanes et la police phytosanitaire et sept fois par d’autres entités ».

En plus de constituer des entraves à la libre circulation dans la sous-région, ces différentes pratiques impactent la qualité et le coût des denrées. Des conséquences qui n’ont pas fait fléchir le gouvernement gabonais qui, au contraire, rétabli les contrôles, au détriment du panier de la ménagère.

LMA

 

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