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Gabon : Ondo Ossa « moi, je suis un président élu »

Albert Ondo Ossa président élu ? L’ex candidat consensuel d’Alternance 2023 est convaincu de sa victoire à la dernière élection présidentielle annulée par les militaires au pouvoir. Pourtant, selon les résultats de l’ex Centre gabonais des élections, il a obtenu 30,77 %, derrière Ali Bongo, 64,27 % des suffrages exprimés. Sûr de sa victoire, sur RFI, il demandé à la Cour Constitutionnelle de prendre une décision. 

Alors que d’aucuns pensaient qu’Albert Ondo Ossa avait tourné la page de la dernière présidentielle de 2023, le candidat consensuel de la plateforme l’Alternance 2023, plutôt convaincu de la victoire, revendique le fauteuil présidentiel. Sur Radio France internationale, il a indiqué être le président élu.

Pourtant, selon les résultats de cette élection donnés la nuit du 30 août dernier, le Centre gabonais des élections avait proclamé Ali Bongo vainqueur, avec 64,27 % des suffrages exprimés et Albert Ondo Ossa 30,77 %. Mais convaincu de sa victoire, il en appelle à un retour à l’ordre constitutionnel. Lequel, doit aboutir absolument à son installation au fauteuil présidentiel.

« Les résultats existent, les personnes habilitées les ont publiés. Ce n’est pas une supposition, c’est une réalité, véritablement », a-t-il indiqué. Et de poursuivre, « il faut que les véritables résultats, qui existent, soient publiés et que la Cour constitutionnelle prenne une décision selon les résultats qui existent ».

S’il est vrai que comme 2016 avec Jean Ping, Ondo Ossa avait été adoubé par les populations, il y a que  sa candidature avait été soutenu par les acteurs politiques, tels que Raymond Ndong Sima, Alexandra Barro Chambrier, Paulette Missambo, Mike Jocktane et Thérence Gnembou Moutsona. Lesquels avaient mobilisé leur moyen financier, logistique, et même leur popularité pour Albert Ondo Ossa. Mais le professeur des Universités semble oublier ces soutiens. Il est plutôt convaincu d’avoir obtenu celui des gabonais par son travail.   « Isolé par rapport à quoi ? C’est ça la vie politique, les avis politiques se discutent, mais quelle est la sanction ? C’est l’urne. Allons-y dans les conditions normales où tout le monde se reprend et on verra ». Pour Ondo Ossa, la seule sanction qui existe, est celle « qu’on a, c’est celle du 26 août et les résultats existent ».

Le retour d’un système Bongo- PDG 

« Le reste n’est que véritablement superfétatoire ». « Moi, je parle en toute connaissance de cause parce que je sais que le peuple gabonais a approuvé le mien. C’est ce qui me donne une légitimité populaire ». Convaincu que le dernier dialogue national inclusif a été une messe de plus, « il  faudrait oublier le dialogue », Albert Ondo Ossa, ne croit non plus au respect du chronogramme de la transition par les militaires au pouvoir. Selon lui, il n’y aura pas d’élections en 2025.

Estimant que les militaires fonctionnent comme l’ex parti au pouvoir, Ondo Ossa dit craindre à un recul vers « l’ordre ancien,  le système Bongo-PDG ». « Pas de fausse transition, pas de gens qui s’imposent et qui nous ramènent effectivement le système Bongo-PDG.

Ondo Ossa sur le chemin de Jean Ping ?

« Moi, je suis un président élu, je ne prends pas la place d’un président en transition ». « Je suis là et cela dépend des Gabonais qui ont porté leur suffrage sur ma personne. J’ajoute que la seule manière de revenir là-dessus, c’est de faire une autre élection et voir ce dont effectivement les autres sont capables. C’est tout ».

Comme Jean Ping en 2016, Albert Ondo Ossa semble être sur le chemin de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine. Mais contrairement à lui, s’il est vrai que Jean Ping a eu le soutien des personnalités politiques pour prétendre être le président élu, force est de reconnaître que durant les deux ans qui ont précédé la présidentielle de 2016, Jean Ping est allé à la rencontre des Gabonais. Il a donc su attirer les regards sur lui. De plus, durant les 7 ans du deuxième mandat d’Ali Bongo, il avait toujours le soutien de plusieurs personnalités de l’opposition, et même celui d’une bonne partie du peuple, qui ne ratait pas ses nombreux appels à la mobilisation. A ces temps de transition, Albert Ondo Ossa, est-il sûr de pouvoir mobiliser le peuple pour sa cause ? Est-il sûr de pouvoir obtenir les 30,77 %, qui ont fait de lui le deuxième de la dernière élection présidentielle de 2023, derrière Ali Bongo, sans les soutiens des acteurs politiques ?

 

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