Il y a quelques jours, la presse informait l’opinion de la libération de l’ancien conseiller Porte-parole de la présidence de la République, Jessie Ella Ekogha, arrêté lui-aussi, quelques heures après le coup de libération du 30 août dernier. Une relaxe temporaire consécutive à son état de santé jugé préoccupant. Il attendrait donc son procès en suivant son traitement médical.
Un acte de compassion de la part des dirigeants du pays qui s’inscrit aux antipodes de l’attitude inhumaine et humiliante qu’ont subi tous ceux dont les têtes ne plaisaient pas au régime Ali Bongo, dont le règne est jalonné de nombreux actes à la lisière du barbarisme envers ceux qui ont décidé de donner des avis contraires à sa gouvernance.
Nous avons encore en mémoire, l’arrestation et l’incarcération arbitraires de Jean Rémy Yama, universitaire et leader syndical, qui a été jeté au gnouf comme un mal propre, malgré son dossier médical tout aussi préoccupant. Un malheur ne venant jamais seul, ce dernier a perdu son épouse pendant son séjour carcéral. Pas une seule fois, le pouvoir n’a eu un cœur tendre pour le libérer temporairement, le temps d’assister aux obsèques de sa défunte épouse. Il en est ainsi de l’ancien directeur général de la Cnamgs, Renaud Allogo. Ce dernier a également perdu sa compagne par accident de la circulation sans que les autorités de l’époque ne lui accordent un moment de liberté pour rendre un dernier hommage à la défunte.
Que dire de Brice Lacruche Alihanga, dont le conseil a fait quasiment le tour du monde pour dénoncer les conditions d’incarcération inhumaines de son client, tout en suppliant les autorités de l’époque de libérer l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, afin qu’il suive un traitement médical approprié consécutif à son état de santé considérablement aggravé.
Et Bertrand Zibi Abeghe ? L’ancien député de Bolossoville (Minvoul), pour avoir démissionné publiquement du PDG devant Ali Bongo, a passé six ans derrière les barreaux, dans les conditions de détention tout aussi inhumaines qui sont décriées aujourd’hui par un tortionnaire nommé Ali Bongo.
Aujourd’hui, c’est l’hôpital qui se moque de la charité : ceux qui ont posé de tels actes et qui se croyaient éternellement au pouvoir, crient aujourd’hui à l’injustice et aux mauvaises conditions d’incarcération.
Moralité : il ne faut jamais insulter l’avenir. Avis à tous ceux dont le séjour glorieux au sommet de l’état leur fait croire qu’ils sont immortels.
Jean Yves Ntoutoume