Selon les textes qui régissent l’École Normale supérieure, cet établissement qui forme les enseignants du secondaire est sous la tutelle du ministère de l’Education nationale. Mais depuis un certain temps, la gestion de l’ENS semble échapper au département que dirige Camélia Ntoutoume. Selon les textes, le ministre de l’Education nationale est le président du Conseil d’administration de l’ENS.
Entre les ministères de l’Education nationale et celui de l’Enseignement supérieur, une guerre s’est installée pour la gestion de l’Ecole normale supérieure. S’il est vrai que les enseignants de l’ENS, sont en grande partie des enseignants chercheurs du supérieur, lesquels forment le personnel du ministère de l’Education nationale, à savoir, les professeurs de lycées et collèges, les conseillers pédagogiques et autres inspecteurs, l’ENS, est par contre sous la tutelle du ministère de l’Education nationale. D’ailleurs, selon les textes qui régissent cet établissement, le ministre de l’éducation nationale est le président du Conseil national d’administration.
Sauf que depuis un certain moment, une confusion s’est installée. A l’origine de cette situation, la tenue la semaine dernière des assises de l’ENS, organisées les 10 et 11 mai 2024 dernier. Son organisateur, l’actuel directeur général de l’ENS, Pr Ruffin Didzambou, réputé selon certains, comme un proche du Pr Hervé Ndoume Essingone, l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur.
Or, en principe, pour la tenue d’un tel évènement, le directeur général de l’ENSdevait informer et inviter le cabinet du ministre de l’Education nationale ou encore les responsables de ce ministère. Ce qui n’a pas été fait. Ni le cabinet, encore moins le ministre de tutelle, par ailleurs président du Conseil d’administration de l’ENS, ou encore le SG et les inspecteurs, n’ont pas été conviés à cette rencontre.
« C’est le ministère de l’Education nationale qui assure la présidence du Conseil d’Administration. Est-il normal que le nouveau DG de l’ENS ne puisse pas rencontrer la ministre de l’Éducation nationale lors des Comités des Directions (CODIR) du Ministère de l’Éducation nationale ? N’est-ce pas là la preuve d’une véritable insubordination ?”, s’interroge un cadre du ministère de l’éducation nationale.
« Pourquoi organiser les assises sans informer ni le cabinet du Ministre, ni le secrétaire général et ni l’inspection générale des services du Ministère de l’Éducation nationale, sachant que l’ENS est sous cette responsabilité ministérielle technique? Pourquoi le DG de l’ENS veut-il créer un conflit entre le Ministère de l’Éducation nationale et le Ministère de l’Enseignement Supérieur ? », a continué notre interlocuteur.
