Les rédacteurs ont gardé leurs carnets de notes ouverts, ils n’ont non plus rangé leurs stylos même si, disent-ils, le dialogue national inclusif a bien tenu dans les temps requis par les initiateurs pour finalement baisser ses rideaux aux dates prévues, programme réglé à l’horloge Suisse qui a vu les différents élus à cette messe des idées pour certains et des opportunités pour d’autres, vider le stade de coopération sino-gabonaise d’Agondgé dans la commune d’Akanda avec le seul sentiment d’avoir participé à un jeu démocratique et pas plus, alors que les plus avertis ont eux, constaté que les rideaux baissés ne signifiait pas forcément » lampions éteints ».
Le dialogue national inclusif du CTRI était véritablement multicolore, peut-être même un peu trop aux yeux de nombreux gabonais qui s’étonnaient à tort ou à raison de la très forte implication de ceux qui ont été chassés du pouvoir le 30 août, au processus de recherche des solutions du Gabon de justice, d’honneur, d’amour et de développement mental et spirituel, quand la même opinion publique, à l’unisson pointe d’un doigt accusateur ces derniers, refusant de leurs faire la moindre concession sur l’idée selon laquelle, ils sont à l’origine du mal du pays et que leur présence trop prononcée au dialogue était
une insulte à la mémoire de tous les martyrs du régime déchu. Les gabonais normaux (comme ils s’aiment se faire appeler) ont dit sur tous les toits et tribunes disponibles que : Ce n’est pas tous ceux qui qui sont à l’origine du problème qui peuvent aussi être à l’origine de la solution, surtout quand mal est abyssal comme c’est le cas du Gabon.
La présence des cadres du PDG au dialogue national et dans les bureaux des commissions et sous-commission, dans les commissions de suivi des actes du dialogue national inclusif a été vu comme un doigt d’honneur à la majorité du peuple gabonais qui réclamait par contre la commission vérité, justice et réconciliation et c’est à l’antipode de son désir qui lui été imposé sans façon. Les assises du CTRI ont bien eu lieu et les militaires ont joué serré, fin et malin, mieux que les politiques. Les militaires ont « laissé » les politiques et les civils de la société civile se sentir importants sous le regard à la fois détaché et intéressé du clergé. Une foire sans empoignades car animée par des acteurs bien polis car, le maître des lieux n’est pas, par nature, très enjoué. Le peuple de « petits hommes gris « a eu son dialogue national inclusif et le CTRI déroule sa vision de la transition que demander de plus ?
La vision de la nouvelle politique du Gabon est dans la tête du CTRI, c’est le CTRI qui mène la transition, c’est sa transition, c’est comme ça et personne ne peut dire le contraire et c’est bien comme ça et comme c’est l’art de l’utilisation qui commande l’art de la fabrication alors, c’est dont le CTRI qui sait ce qui lui faut pour mieux utiliser la transition et les militaires mettent tout en place et en œuvre pour avoir les moyens de leur politique et c’est légitime. Il y’a eu dialogue, quelle est en réalité la suite du déroulé politique de la transition ? Bien sûr, seul le CTRI le sait vraiment même si tous ces politiciens, analystes occasionnels et spécialistes auto-proclamés diront qu’ils savent, mais ils savent quoi si ce n’est ce que les militaires veulent leur faire savoir ? Regarder les militaires et ce qu’ils font est la meilleure façon de participer à la transition dans ce pays.
Les décisions de fond hors dialogue national inclusif sont des indices qui ne sont ni pour consolider les résolutions du dialogue (qui ne sont pas des injonctions) ni pour détruire le prestige de ces assises (instrument de navigation de prestige du CTRI) c’est simplement l’expression stratégique d’une main d’acier dans un gang de velours car, en réalité, ce qui reste au peuple gabonais dans ce pouvoir de transition militaire c’est ce qui est pour les militaires. Le reste c’est à majorité politique et surtout politicien, et les militaires le savent. Après le dialogue, que chacun avance ses pions, surtout les habitués, le CTRI fera le décompte sans complaisance.
Jean Hilaires Biteghe Obame, journaliste d’investigations, lauréats international, dunkerque, bull international URTI. Contact : 066 12 14 02