Alors que s’ouvre ce matin à Libreville le dialogue inclusif convoqué par le Comité pour la transition et la restauration des institutions et le gouvernement de la transition, le Front Patriotique gabonais a, au cours d’une déclaration le week end écoulé, fait quelques propositions, tant politique qu’économique et social. Pour le parti que dirige Gérard Ella Nguema, l’objectif ; est la construction d’un Gabon, juste et équitable, au soir du dialogue national inclusif.
Alors que le gouvernement n’a pas envisagé la mise en place d’une commission vérité, réconciliation et réparation, le Front patriotique gabonais, a estimé au cours d’une déclaration de presse qu’il s’agissait d’un préalable avant le tenue du dialogue national, qui ouvre ses portes ce mardi 02 avril à Libreville. « Ne pas le faire signifierait que l’on tend encore à installer un régime d’impunité où on célèbre les tortionnaires d’hier et on les cadotte des plus hautes fonctions de la république comme c’est le cas maintenant, bref j’essuie seulement ma bouche », s’est indigné Gérard Ella Nguema, le président de cette formation politique, par ailleurs, député de la transition.
Dans le cadre des élections organisées de 1990 à 2023, le FPG exige un audit électoral de ces rendez-vous électoraux que le Gabon a organisé. Au regard des dépenses faramineuses qui ont tourné autour de ces élections politiques tenues au Gabon, le FPG, exhorte le CTRI a faire un audit à l’effet de situer les responsabilités administrative, financière et criminelle. « Pour ma part en tant que député, j’introduirai dès mercredi prochain au sein de l’Assemblée une demande d’enquête électorale ». Estimant que les élections présidentielles ont retardé le développement du pays, le FPG suggère de dépasser les débats des élections au modèle français, « et donner aux parlementaires la possibilité de choisir notre président de la République ».
« En 2023, lorsque le régime déchu avait posé ce débat, les acteurs de l’époque avaient sans doute l’intention cachée de se pérenniser au pouvoir. Mais maintenant que ces acteurs ne sont plus là, ne faut-il pas envisager cette option ? », s’est demandé Gérard Ella Nguema. « Le plus important pour nous est que ce président de la République désigné ou choisi gouverne et travaille uniquement au bénéfice d’une vision partagée », a-t-il argumenté.
Pour le FPG, face à « un dirigeant qui ne respecte pas ses engagements et qui est déviant par l’ivresse du pouvoir, il faut avec responsabilité mettre en place des mécanismes de destitution, des mécanismes connus de tous et encadrés ».
C’est pourquoi, le FPG pense qu’à côté de la Cour Constitutionnelle qui veille au respect de la constitution, « nous proposons la mise en place d’une haute Cour militaire qui doit veiller au respect des engagements que le Président de la République prend devant le peuple ».
Pour le FPG, cette Cour pourra en cas de non-respect des engagements et face aux déviances du président de la République, procéder à sa destitution.
Toujours dans le cadre de la réforme des institutions, le FPG exige qu’au préambule de « notre constitution une charge émotive soit inscrite pour le peuple gabonais. De même le serment du Président de la République ne doit plus être un acte administratif, il faut qu’il devienne un acte émotif capable de susciter le plus grand enthousiasme et le plus grand dévouement à la loi fondamentale ».
Dans le même ordre d’idée, le FPG propose la mise en place d’un collège de notables. Lequel sera constitué de chefs traditionnels désignés par les ethnies ou les tribus du pays. Son rôle est d’influencer et de sanctionner les votes de l’Assemblée nationale, notamment en « s’assurant que les lois votées et les décisions prises sont conformes aux aspirations du peuple, les racines, l’histoire, la culture, les valeurs ancestrales doivent être des catalyseurs et les indicateurs du développement durable ».
En matière de défense et de sécurité, au sortir de la transition, après les premières élections transparentes, libres et crédibles,
« nous proposons de réorganiser l’armée de telle sorte qu’elle devienne un vecteur de développement durable, pour la spécialiser dans les domaines de l’agro-alimentaire, l’énergie, le reboisement, etc. pour la rendre plus productive comme c’est le cas dans la médecine et le génie civil ».
Voilà, entre autres, les idées que le FPG entend défendre lors de ce dialogue qui s’ouvre aujourd’hui, jusqu’au 30 avril prochain.