l suffit de faire un tour du côté de la pharmacie de Nkembo, dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise, pour se rendre compte de la forte propension prise par le commerce des médicaments contrefaits. Pour tromper la vigilance des agents de la Mairie et du commerce, ces derniers n’exposent plus la marchandise. Une approche plus directe vers le client s’opère judicieusement. Et du coup, le client est conduit dans un recoin du marché ou aux abords de la route pour être servi.
Aujourd’hui, le trafic de médicaments contrefaits est une activité qui ne connaît pas de frontière. Elle représente un véritable danger pour la santé publique. La vente de ces médicaments se réalise principalement de façon illicite par deux canaux que sont : la vente par Internet et par les circuits parallèles.
Le bien-être des populations est un élément essentiel pour le bon fonctionnement de la société, pourtant certains ne semblent pas s’inquiéter au vu de la prolifération de la commercialisation de manière illégale des produits pharmaceutiques. En effet, c’est tout un réseau d’individus qui s’improvisent démarcheurs et détaillants au fief le plus connu qui n’est autre que Nkembo. Un quartier populaire de la commune de Libreville où sont très bien implantés ceux qui s’adonnent à cœur joie à cette vente illicite.
De la station-service de Nkembo jusqu’à la pharmacie de Nkembo, des passants se font accoster par des jeunes aux allures inoffensives avec la même approche « vous voulez des médicaments ? Nous avons tout ce que voulez, médicament pour grossir, maigrir, la toux, mal de tête, dites seulement ce que vous voulez » a confié une source. Non sans rappeler le caractère insistant que peuvent avoir certains, et d’autres qui peuvent afficher une attitude agressive lorsqu’on ne daigne pas leur répondre.
Ces médicaments de qualité douteuse très prisés par les populations et très facile d’accès, la cherté de la vie aidant, sont des potentiels bombes à retardement. En effet, les consommateurs inconscients ne se rendent pas compte du danger que ces produits pharmaceutiques représentent pour leur santé. « Généralement ils sont installés aux abords de la route, et ils vendent des mouchoirs. Pourtant ils ont tout type de médicaments jusqu’aux cytotect ». Des révélations graves qui devraient interpeller les autorités compétentes notamment le ministère de la santé dont la mission est de veiller sur la protection de la population.
Par ailleurs, le gouvernement devrait intensifier les campagnes de sensibilisation face à ce danger de santé publique. Car malheureusement ce sont les personnes en difficulté financière qui sont les premières cibles de ce vaste réseau. La mairie devrait aussi se déployer dans les rues de la capitale pour contrôler et interdire la vente de médicaments dans la rue. Il en est ainsi de la porosité de nos frontières par où transitent tous ces médicaments. Car, il s’agit ici bel et bien d’un cas de santé publique
LMA