Au Gabon, si pour les organisateurs du dialogue national, notamment le gouvernement de la transition, toutes les conditions sont réunies pour sa tenue, chez les acteurs politiques et même de la société civile, ce n’est pas le cas. Bien au contraire. Constatant des dérapages pouvant conduire à l’échec de cette rencontre qui doit aboutir à la construction d’un nouveau Gabon, des voix s’élèvent pour appeler à son report.
Les Sages et Dignitaires de la Nation s’offusquent de l’organisation du dialogue inclusif, à cet effet, ils ont appelé, le 12 mars dernier, au report du dialogue national. Proposant de prendre du temps, pour bien faire les choses, « il vaut mieux les Assises nationales bien préparées pour réussir plutôt qu’un Dialogue improvisé et bâclé qui plongerait le pays dans l’abime». « Hâtons-nous lentement », ont-ils proposé.
Pour leur part, 12 partis politiques et pas des moindres, ainsi que des associations et autres Ongs, membres de la société civile, ont rencontré l’archevêque de Libreville, par ailleurs président du Comité d’organisation du futur dialogue national, le 15 mars dernier.
Au menu de cet échange qui a eu lieu dans l’enceinte de la Cathédrale Notre Dame de l’Assomption de Libreville, le décret n°0115/PT-PR/MRI du 8 mars 2024 portant convocation et organisation du Dialogue national inclusif. Réunis au sein de l’Action patriotique pour le Gabon APG, ces 12 partis politiques et de la société civile, ont invité Monseigneur Jean Patrick Iba-ba à calmer le jeu, pour faire baisser la tension, actuellement perceptible.
Dans leur mémorandum remis au président du Dialogue, l’APG indique «l’impérieuse nécessité et le devoir de sagesse» de reconsidérer ce décret «qui est la source d’incompréhensions et de passions». Pour eux, il faut également reporter le début du Dialogue national inclusif. Car, a souligné l’APG, la tournure actuelle ne rassure pas « la nécessaire cohésion des Gabonais qui ont salué avec ferveur le coup de libération du 30 août 2023, ainsi que la préparation harmonieuse des travaux de ce dialogue que les Gabonais appellent de leurs vœux».
Comprenant l’Union nationale (UN), Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour la reconstruction (Réagir), Dynamique unitaire (DU), l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), le Parti pour le changement (PLC), le Mouvement de redressement national (Morena) de Luc Bengono Nsi, le Parti des républicains indépendants (Pari), le Rassemblement national des bûcherons (RNB), Gabon nouveau (GN), le Copil citoyen, le Consortium de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted) et le Parti du réveil citoyen (PRC), ces partis politiques et organisations de la société civile, disent être « mus par le devoir patriotique, la sagesse et le sens des responsabilités qui doivent désormais animer les acteurs politiques et de la société civile».
A quelques jours du début du dialogue national, s’achemine t-on finalement à un report de ces assises ? Wait and see.