Dans nombre de nos articles consacrés à la politique intérieure, nous ne cessons de dénoncer cet axiome politique qui est de vouloir le changement pour que rien ne change. On déshabille Paul pour habiller Jacques. On restaure l’ordre politique pour mieux conserver les stigmates de l’ancien régime. Les mesures sociales et économiques prises et appliquées par le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema sont grandement salutaires pour le bien-être du peuple Gabonais.
Ce qui est de notre devoir d’honnêteté intellectuelle, c’est de mettre aussi en lumière quelque peu, les légers errements ici et là constatés. En effet, dans sa volonté de rassembler toutes les forces sociales et politiques du pays pour fonder un Gabon nouveau, le CTRI semble être englué dans une curée ourdie par les mêmes hommes et femmes qui ont contribué à appauvrir le pays pendant quatorze ans.
Le »kounabélisme », honni par une bonne partie du peuple gabonais reprend des ailes et de la couleur avec des personnalités qui ne sont en rien des exemples de vertu et de probité. La période d’exception que traverse le pays doit être un moment de profondes réformes pour que le Dialogue inclusif d’avril prochain soit sans fioritures ni arrangements d’arrière-boutique, comme cela fut le cas avec les »Accords de Paris », ceux d’ARAMBO, le »Dialogue d’Agondje » et autres rencontres insipides.
Il doit s’agir d’inventer un nouveau Gabon. Seulement peut-on avoir une telle ambition quand à trop vouloir la réconciliation nationale on continue à puiser, en termes de ressources humaines, dans le vivier PDGISTE ? N’y a-t-il pas d’autres cadres gabonaises et gabonais capables d’assumer valablement ces fonctions qui sont, encore une fois, occupés par « les mêmes ».
Les réformes sociales et économiques entreprises au Gabon depuis le changement de régime sont saluées par la Communauté internationale. Cela doit se poursuivre. Il serait dommage que le retour aux affaires de tous ces partisans qui ont échoué dans l’ancien régime plombe la dynamique de la gouvernance du Président de la Transition qui a clairement fixé le cap dans son discours du 31 décembre 2023. Le Gabon doit retrouver sa dignité.
Serge Bibang