Il est reproché à cette entreprise adjudicataire d’un chantier routier sur l’axe Mimongo-Iboundji, de négligence dans l’entretien de ses engins. Une lourde défaillance qui serait à l’origine d’un accident qui a coûté la vie à un conducteur d’engin.
Le 22 janvier 2024 aux environs de 15h30, sur la montagne du village Dibamba sur l’axe Mimongo-Iboundji M. Mouity Moungala, aux manettes d’un engin de type niveleuse, a sauté de celui-ci lorsqu’il a constaté que l’engin a brusquement cessé de gravir la montagne Dibamba. Mais mal lui en a pris, puisque dans la dangereuse reculade de l’engin, le pied du conducteur a été écrasé. Sans secours et soins appropriés, l’infortuné Mouity Moungala a rendu l’âme en se vidant de son sang.
Un drame qui a causé un choc aussi bien auprès de la famille biologique du défunt que chez ses collègues. Sur place, le responsable de la société West. Co BTP a saisi le bureau de la gendarmerie locale aux fins de « constater les dégâts matériels et corporels occasionnés » par cet accident. Mais la conclusion de l’enquête des gendarmes est jugée hâtive par la famille du défunt. En effet, les gendarmes envoyés sur le terrain pour assurer les fonctions « d’huissier Ad-hoc » ont vite conclu dans leur rapport que les « responsabilités » de l’accident « incombent au conducteur de l’engin ». Une version balayée d’un revers de la main par les collègues de la victime. Ces derniers accablent West.Co BTP. Selon nos informations, la niveleuse accidentée avait une défaillance dans le système de freinage. « Il y a deux niveleuses et un chargeur qui sont sur site sans freins« , ont déploré en interne les collègues du défunt Mouity Moungala.
De son côté, la succession du défunt, a saisi le parquet local, à travers une requête dans laquelle elle accuse West-Co BTP et son directeur général Hadi Ghissein Mabala, de « mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personne en danger, homicide volontaire ».
La famille indique que les responsables de West-Co BTP, informés de l’accident à temps, n’ont organisé aucune assistance ou une quelconque évacuation vers une structure hospitalière pour préserver la vie de leur père. Que ce dernier a finalement succombé aux graves blessures dont il a été victime.
Une attitude déplorable qui devrait pousser les autorités compétentes à vérifier systématiquement les engins d’entreprises qui pullulent le secteur BTP. Car, constat fait, ces entreprises sont plus enclines à obtenir les marchés publics qu’à préserver la sécurité des travailleurs.
Junior Akoma
