Avec des mois de salaires impayés et des mauvaises conditions de vie et de travail, ainsi qu’un directeur général quasiment absent, le personnel de la Société gabonaise des services est dans tous ses états et menace d’entamer un mouvement de grève d’ici peu.
La tension est à nouveau palpable au siège de la Société gabonaise des services, SGS, située à Acae, dans le cinquième arrondissement de Libreville. Le personnel visiblement en colère, menace d’instaurer un piquet de grève dans les prochains jours. A l’origine de cette situation, le retard régulier des salaires, les mauvaises conditions de vie et de travail du personnel, les cotisations sociales à la CNSS. Autre fait décrié par les agents, c’est l’absence du directeur général, Jérôme Andjoua.
S’agissant de la question des salaires, selon les sources internes, c’est depuis le mois de novembre et ce jusqu’à ce jour que le personnel n’a pas perçu ses émoluments. Une situation que le personnel ne comprend pas, et à ce sujet, la direction générale a décidé d’observer un silence de cimetière.
Mieux, le personnel dénonce une injustice dans le règlement des salaires. En effet, au lieu de payer tout le monde en même temps, la direction générale a choisi la méthode de payer par vague. Sinon, en fonction de la régularité de paiement des clients. En clair, l’agent affecté chez un client catalogué mauvais payeur, ne sera pas payé dans à échéance. S’il est vrai que cette méthode vise à pousser le client a payer ses factures à temps, pour les agents, cette manière de faire a des conséquences sur leurs charges domestiques, loyer, scolarité des enfants et autres.
Autre fait signalé par le personnel, c’est celui des cotisations sociales à la CNSS. Interpelée a plusieurs reprises sur le sujet, la direction générale est incapable d’éclairer cet aspect, dont le personnel croit savoir que l’entreprise a une grosse dette vis-à-vis de la CNSS. Pourtant, « la direction nous retire de l’argent », dégaine un agent.
Jérôme Andjoua, un DG toujours absent
Depuis sa nomination à la tête de l’entreprise, Jérôme Andjoua est absent de son bureau. A preuve, une bonne partie des agents disent ne l’avoir jamais rencontré, même pas dans les couloirs de l’entreprise. « Depuis qu’il a été nommé, je ne connais pas son visage. Nous avons besoin de le rencontrer, au sujet de nos difficultés. Nous déplorons ce manque de communication de la part de notre DG », explique un agent.
Faut-il le rappeler, depuis plusieurs années, le personnel de la SGS est privé de certains avantages sociaux. « Nous n’avons plus de pharmacie, ils ont tout coupé ». Pourtant, assène notre interlocuteur, « certains responsables, notamment les blancs, sont entretenus par l’entreprise, logements et voitures, aux frais de la SGS ».
Des ressources font état de la tenue d’un Conseil d’administration cette semaine. Cette rencontre va-t-elle se tenir pour régulariser la situation des agents ?, s’interroge- t-on à la SGS.