Pourquoi et comment les pouvoirs publics devraient-ils revaloriser aujourd’hui les petits métiers, afin de résoudre une partie de l’équation du chômage des jeunes « ?
- Constat
Le proverbe » il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sottes gens » rappelle ainsi une vérité fondamentale : tous les métiers sont dignes d’intérêt. En effet, depuis plusieurs décennies, le Gabon enregistre des tristes records sur la dégradation du marché de travail : une hausse vertigineuse et durable du taux de chômage, surtout chez les jeunes, sans
que de réponses concrètes aient été apportées. Selon les chiffres de la banque mondiale, le Gabon a enregistré un taux de chômage global de 21,5% en 2021, dont 38% chez les jeunes. De même, il y’a plusieurs facteurs explicatifs à cela :
absence d’une politique véritable de l’emploi, la faible croissance, le manque de compétitivité…Toutefois, il y’a une variable importante qu’il faut intégrer: un tissu d’enseignement- apprentissage-formation caduc, inadapté et inopérant au contexte actuel, parce que trop tourné vers l’enseignement général, trop théorique et peu adapté à l’employabilité et à l’autonomisation des populations, en dehors de quelques lycées techniques et quelques centres professionnels.
- Perspectives
Les enjeux actuels de la mondialisation recommandent de l’innovation, de la compétitivité et surtout d’une plus grande flexibilité de la main d’œuvre. La loi N°16/2005 portant promotion des Pme|Pmi au Gabon vise à susciter l’esprit d’entreprise de la part des Gabonais. Pour ce faire, il est question alors de se réapproprier » des petits métiers « : tailleurs, coiffeurs, chauffeurs…Et d’autres : entrepreneurs, vendeurs en ligne, agriculteurs, artisans, sportifs…Ces différents domaines d’activités doivent bénéficier d’un cadre légal de la part des pouvoirs publics. Par ailleurs, en amont, il est urgent d’enseigner ces différents métiers déjà dans les collèges et lycées dès la classe de 6ème et pourquoi pas au primaire. Le programme officiel de nos enseignements doit penser à ce pan de métiers qui constitue un grand gisement d’emplois au Cameroun, en Afrique de l’ouest. La même étude de la Banque mondiale (2021) révèle aussi que le secteur informel, qui est par excellence, » l’endroit » où sont logés ses métiers représente 70% de l’emploi total dans les pays émergents et les pays en développement.
Jim Ndong, consultant au Laboratoire citoyen Gabonais.
